La Sûreté du Québec viendra en renfort à Montréal
Des enquêteurs du corps de police national aideront pour les enquêtes complexes
Après le triple meurtre qui a secoué la métropole lundi, la police de Montréal durcit le ton face aux criminels et fait appel à des renforts de la Sûreté du Québec dans l’espoir de contrer la multiplication des fusillades.
« Assez, c’est assez », a insisté hier le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), David Shane.
Au lendemain de la sanglante attaque dans l’arrondissement Rivière-desPrairies (RDP), il avait un message clair pour les bandits qui sèment la terreur.
« À partir d’aujourd’hui, vous avez toutes les forces du SPVM sur le dos, a lancé l’inspecteur. Alors, si j’ai une recommandation à vous faire, c’est de cesser tous les actes de violence à l’égard des citoyens et sur notre territoire. »
L’officier a ajouté que la Sûreté du Québec (SQ) viendrait donner un coup de main prochainement au SPVM afin de mener à terme des enquêtes qui s’avèrent toujours plus complexes. La forme que prendra ce soutien reste encore à préciser.
Des agents de différentes unités spécialisées, comme l’identification judiciaire ou encore des experts du crime organisé, pourraient notamment être prêtés.
« C’est très très encourageant, a commenté Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement RDP et responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal. Il faut quelque chose de soutenu, ça ne se réglera pas du jour au lendemain. »
PAS HORS DE CONTRÔLE
L’aide de la SQ ne signifie pas que la situation est hors de contrôle à Montréal, a assuré l’inspecteur Shane.
« On n’est pas encore à bout de souffle, on n’est pas encore au bout de nos ressources », a-t-il fait savoir au Journal.
L’aide attendue du corps policier provincial viendra s’ajouter à la nouvelle escouade de lutte contre le trafic d’armes (ELTA) lancée en décembre 2020.
Cette équipe, qui compte présentement quelque 23 policiers provenant de différentes sections et postes de quartier du SPVM, devrait doubler de volume d’ici le printemps prochain grâce aux nouvelles embauches, a précisé David Shane.
ONDE DE CHOC
Pendant ce temps, l’incertitude plane chez des intervenants communautaires quant à une nouvelle escalade de violence.
« On ne sait pas quand ces choses vont arriver », a soulevé Constance Vincent, directrice de la Maison des jeunes de Rivière-des-Prairies.
Déjà ce matin, elle cherchait à rassurer les ados du quartier. « L’important, c’est de continuer à assurer la sécurité des jeunes, de les encadrer, parce que c’est une clientèle qui est vulnérable, les jeunes de 12 à 17 ans », a insisté Mme Vincent.