Ses caches sophistiquées ont déjoué les policiers
L’individu avait menacé d’abattre Justin Trudeau sur les réseaux sociaux
Une partie de l’arsenal de l’homme qui a menacé d’abattre Justin Trudeau sur les réseaux sociaux a échappé aux policiers lors d’une première perquisition, parce que dissimulée dans des caches sophistiquées activées par des électro-aimants.
Au mois de janvier dernier, les agents de police avaient trouvé au domicile de Raymond Têtu, à Val-des-Monts, en Outaouais, deux mitraillettes, des munitions, 82 g de cocaïne, 857 g de substance de coupe, 776 comprimés de fentanyl, 213 g de poudre de méthamphétamine ainsi que près de 18 000 $ de faux billets américains.
Puis, lors d’une deuxième perquisition chez Têtu, au mois de mai, un « pistoletmitrailleur de calibre 9mm » et « deux armes longues avec des munitions » ont été découverts, a indiqué le policier de la GRC Maxime Deschênes, lors de l’enquête sur remise en liberté de Têtu, au palais de justice de Gatineau, lundi.
Au cours de cette deuxième perquisition, les policiers ont aussi mis la main sur sept silencieux cachés dans des bonbonnes de propane avec des doubles fonds ainsi que différentes substances de coupe pour les drogues.
Il a été dit lundi devant la cour qu’une source proche de l’entourage du délinquant avait informé les policiers de l’existence de caches secrètes activées par des électro-aimants, ce qui explique que les objets perquisitionnés en mai avaient préalablement échappé à leur vigilance quelques mois plus tôt.
PLUSIEURS CACHETTES
Il y avait trois caches chez Raymond Têtu où les armes étaient rangées : une dans le plancher d’un placard, l’autre au sous-sol et une dans un mur.
Rappelons que Têtu, derrière les barreaux depuis son arrestation en janvier, fait face à 16 chefs d’accusation, dont importation de dispositifs prohibés et possession d’armes à feu prohibées avec munition, en plus d’avoir proféré des menaces de mort envers le premier ministre Trudeau.
Ses avocats, Nour Benouhoud et Nader Fakih, ont fait valoir devant le tribunal que quatre personnes se portent garantes de la remise en liberté de leur client en s’engageant à avancer une somme totale de 21 500 $ en caution. Têtu consent par ailleurs à porter un bracelet de géolocalisation.
DES CAUTIONS QUESTIONNABLES
Lors des plaidoiries, la procureure de la Couronne, Justine Denis-Giard, a discrédité la validité des personnes qui cautionnent Raymond Têtu.
« Les cautions qui nous sont proposées ne sont pas rassurantes », a-t-elle averti le juge du tribunal, en s’interrogeant sur leur moralité.
De plus, Me Denis-Giard estime que le bracelet ne permet pas d’empêcher la récidive, mais uniquement d’enregistrer la localisation de l’accusé advenant un bris de condition.
Le juge de la Cour du Québec Mark Philippe doit rendre sa décision vendredi sur la libération ou non de l’accusé.