À quoi pense Jagmeet Singh ?
Il est difficile de comprendre le chef du NPD, Jagmeet Singh.
C’est le genre de secret que tout le monde se partage : Justin Trudeau souhaite catapulter le Canada en élections, élections que personne ne veut, à commencer par Singh.
La manoeuvre est politicienne : Trudeau souhaite une majorité au Parlement pour avoir les « deux mains sur le volant ». Avoir les pleins pouvoirs pour imposer son programme politique.
Chose cynique assurément, surtout que depuis l’élection de 2019, le gouvernement Trudeau n’a eu aucune difficulté à imposer ses politiques.
Or, la démocratie a ses défauts que notre idéalisme ignore.
TROUBLANT
Cela nous amène aux clameurs de Jagmeet Singh pour empêcher ces élections-que-personne-ne-veut.
Depuis une semaine, il suggère sur toutes les tribunes, comme ti’ train va loin, que la gouverneure générale n’a pas à accepter la demande de Trudeau pour une nouvelle élection.
Traduction : nous avons un chef élu qui suggère à une instance non élue – une représentante de la monarchie britannique ! – d’empêcher le déclenchement d’élections voulues par un gouvernement élu.
Comment ne pas être stupéfié par cet appel à détourner la démocratie canadienne ?
Comment ne pas y voir un restant pas si symbolique du colonialisme britannique ? Venant d’un homme qui s’inscrit dans la mouvance décoloniale, le paradoxe ne manque pas.
Et finalement, comment ne pas constater une inquiétante inculture politique et constitutionnelle du chef néo-démocrate ?
SINGH
Je ne doute pas que Singh soit un homme bon, préoccupé par les questions sociales.
Toutefois, de controverses en revendications, Singh semble croire que la fin justifie les moyens.
Il endosse les propos francophobes d’un professeur pour affirmer le racisme systémique au Québec. Il fait peu état des compétences provinciales pour mettre en place des programmes fédéraux, tels que l’assurance dentaire et l’assurance médicaments. Et maintenant, il propose de balayer du revers de la main la démocratie représentative pour ne pas déclencher les élections.
Que cela soit un non-scandale, un non-événement, voilà ce qui est inquiétant.