Fini le Whippet du Québec
L’usine Dare de Saint-Lambert fermera et la production déménagera en Ontario
L’usine Dare de Saint-Lambert, où l’on fabrique les fameux petits biscuits Whippet depuis des décennies, licenciera, en octobre prochain, sa première vague d’employés, avant de fermer cet établissement pour déménager la production en Ontario.
En juillet, la direction des Aliments Dare a finalement transmis un avis de licenciements collectifs touchant 106 employés. Ces travailleurs devraient se retrouver au chômage le 3 octobre prochain.
Selon le Syndicat International des Travailleurs et Travailleuses de la Boulangerie, Confiserie, Tabac et Meunerie (BCTM), la fermeture définitive de l’établissement est prévue pour le 22 janvier 2022.
ENVIRON 200 TRAVAILLEURS
Actuellement, environ 170 syndiqués y travaillent. Ce nombre monte à plus ou moins 200 avec les cadres. En 2019, ils étaient environ 275.
« C’est la première mise à pied permanente », a confirmé au Journal Sylvain Gagné, représentant du Syndicat International des Travailleurs et Travailleuses de la BCTM.
Au début, Dare prévoyait de fermer cette usine « en juin 2020 » et transférer, par la suite, la production des Whippet et des autres biscuits dans ses nouvelles installations à Cambridge, en Ontario.
La COVID-19 aurait toutefois ralenti le déploiement des machines nécessaires.
M. Gagné affirme que le climat de travail dans l’usine de Saint-Lambert, qui avait été inaugurée en 1963, sur l’avenue Saint-Charles, est difficile en raison de la situation. Plusieurs employés qui y travaillent depuis plus de dix ans ont choisi de quitter l’entreprise ces derniers mois.
« C’est clair que c’est difficile », a concédé le représentant. Tous les travailleurs touchés ont reçu une lettre ces dernières semaines.
La fermeture de l’usine de Saint-Lambert marquera la fin des Whippet fabriqués au Québec.
C’est la compagnie de biscuits Viau qui avait mis au monde ce produit, au Québec, en 1901 (biscuits Empire).
Hier après-midi, à l’usine de Saint-Lambert,
on pouvait encore sentir les effluves sucrés de l’usine, malgré un petit vent.
SALARIÉS MUSELÉS
Lors de la visite du Journal, des employés qui en avaient long à dire ont été coupés par le directeur, Rolland Mondor, qui nous a demandé de quitter le terrain privé.
« Ça fait plaisir de collaborer », a affirmé le directeur de l’usine, en expulsant soigneusement Le Journal.
Après le passage du Journal, en fin de journée, la direction de l’entreprise ontarienne Dare, qui détient notamment les marques Breton et Grissol, a fini par répondre par courriel à certaines questions posées tôt en journée.
« Dare a épuisé toutes les options pour prolonger la production de son usine de Saint-Lambert, qui occupe déjà tout le terrain disponible et fonctionne au maximum de sa capacité », a souligné l’entreprise.
Indemnités de départ, soutien aux travailleurs… Dare s’est dite, hier, « pleinement consciente des répercussions sur les travailleurs ».
Dare possède aussi une usine à Sainte-Martine, en Montérégie.
« C’EST À PIED LA PERMANENTE PREMIÈRE MISE [...] C’EST CLAIR QUE C’EST DIFFICILE » – Sylvain Gagné, représentant syndical