Les douaniers pourraient débrayer dès vendredi
Le syndicat dénonce un « climat de travail toxique »
Les douaniers d’un océan à l’autre promettent de déclencher dès vendredi une grève qui pourrait coûter cher au gouvernement fédéral, à moins que celui-ci ne revienne à la table des négociations avec un mandat clair d’ici là.
Bien que leur fonction limite la portée des moyens de pression, ceux-ci disposent de plusieurs outils. Ils pourraient notamment décider de ralentir le trafic aux frontières, ce qui pourrait retarder la livraison de colis au pays.
Ils pourraient aussi suspendre le prélèvement de taxes pour les produits entrants, ce qui pourrait faire perdre des dizaines de millions de dollars par jour au trésor.
Selon Claude Bouchard, vice-président du Syndicat des douanes et de l’immigration (SDI) et lui-même employé à temps plein à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), les raisons du mécontentement sont multiples.
« Dans l’Agence [des services frontaliers], il y a beaucoup de plaintes de harcèlement, beaucoup de discipline pour aucune raison. Les gens se font taper dessus pour des raisons qui souvent, n’ont pas de bon sens », a-t-il expliqué.
Il aimerait que la prochaine convention collective inclue du « langage » à ce sujet, afin que des discussions aient lieu entre le syndicat et le gouvernement avant les décisions disciplinaires.
« On veut que ça arrête. On veut que le climat de travail s’améliore dans les bureaux », a ajouté M. Bouchard. Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, le président du SDI faisait même mention d’un « climat de travail toxique ».
En plus de revendications plus traditionnelles touchant le salaire et les pensions, d’autres revendications sont au menu, notamment, l’instauration du télétravail comme pratique courante pour les employés de bureau oeuvrant à l’ASFC.
NÉGOCIATIONS INFRUCTUEUSES
La convention collective étant échue depuis le 21 juin 2018, les douaniers se trouvent actuellement en contrat de travail – un contrat dont les termes ne les satisfont pas.
Des négociations ont lieu depuis plus de deux ans afin de signer une nouvelle convention collective, mais ceux-ci n’ont mené « à rien », selon le syndicaliste.
Ainsi, le mois dernier, les membres du SDI ont voté en faveur d’un mandat de grève.
Selon M. Bouchard, deux rencontres ont eu lieu avec des représentants du gouvernement à la fin juillet, mais celles-ci n’ont pas dénoué l’impasse.
La seule façon d’empêcher une grève, dit-il, serait que le gouvernement revienne à la table des négociations avec un mandat clair de signer une nouvelle convention collective.