PLUIE D’EXPLOITS
Le stade est l’hôte de plusieurs performances extraordinaires
Le Norvégien Karsten Warholm, qui a pulvérisé le record du monde du 400 m haies, la Jamaïcaine Elaine Thompson-Herah, qui a réussi le doublé 100 et 200 m comme à Rio, et le Suédois Armand Duplantis, sacré sans surprise champion à 21 ans à la perche ont illuminé la journée d’hier aux Jeux olympiques de Tokyo.
La farandole d’exploits a commencé dès le matin. Sitôt la ligne franchie, Warholm en a arraché son maillot en hurlant de joie, se prenant la tête à deux mains, incrédule.
L’exploit est en effet énorme pour le Norvégien de 25 ans. En un mois et deux courses, il a abaissé un record du monde vieux de... 29 ans.
Le 1er juillet, il avait effacé des tablettes, en 46,70 sec, la marque de l’Américain Kevin Young qui datait des JO de Barcelone en 1992 (46,78 sec).
« J’ai couru comme pour sauver ma peau », a lâché le Norvégien, qui a stoppé le chrono à 45,94 secondes.
Warholm a même aspiré ses deux compères du podium puisque l’Américain Rai Benjamin (46,17) et le Brésilien Alison Dos Santos (46,72) ont aussi réussi un chrono qui aurait été synonyme de record du monde il y a un mois.
MBOMA S’INVITE ET RAFLE L’ARGENT
En soirée, on attendait un duel entre Elaine Thompson-Herah et Shelly-Ann Fraser-Pryce sur 200 m, mais il n’a pas eu lieu.
La première nommée s’est détachée à l’entrée de la ligne droite pour réussir le doublé 100 et 200 m, comme à Rio en 2016.
Sa victoire est assortie du deuxième chrono le plus rapide de l’histoire (21,53 sec), derrière celui de Florence Griffith-Joyner depuis les Jeux de Séoul, en 1988 (21,34). Mais la surprise de la course est venue du couloir no 5. La Namibienne Christine Mboma, qui ne court le 200 m que depuis deux mois, a réalisé une fin de course ahurissante pour coiffer l’Américaine Gabrielle Thomas (3e) et Fraser-Pryce (4e) et finir deuxième.
Athlète hyperandrogène de 18 ans, Mboma a explosé cette saison pour devenir la 7e meilleure performeuse de tous les temps sur 400 m.
Mais elle a dû se rabattre sur l’épreuve du 200 m, car il lui est interdit de s’aligner sur sa distance de prédilection, en raison du règlement sur l’hyperandrogénie.
Depuis 2019, les athlètes hyperandrogènes doivent en effet suivre un traitement pour faire baisser leur taux de testostérone pendant six mois consécutifs avant de pouvoir participer à une compétition internationale du 400 m.
DUPLANTIS S’ÉCLATE À LA PERCHE
La perche avait un grand favori : le Suédois Armand Duplantis.
À 21 ans, le jeune homme n’a pour seul adversaire que le record du monde, qu’il possède déjà (6,18 m).
Une fois le titre assuré en devançant l’Américain Christopher Nilsen (5,97 m) et le Brésilien Thiago Braz, champion olympique de 2016 (5,87 m), Duplantis a tenté en vain d’ajouter un centimètre à son record pour ce qui fut le vrai suspense de ce concours.