PAS DE MIRACLE À LA PISCINE
Les poloïstes canadiennes ont été déclassées par les Américaines
TOKYO | Le Canada doit oublier une place sur le podium au tournoi de water-polo féminin.
La logique a été respectée, hier, au Centre Tatsumi, quand les Américaines ont disposé des Canadiennes 16 à 5, en quarts de finale. Un départ canon des doubles championnes olympiques en titre a tôt fait de clore le débat.
Les États-Unis se sont forgé une priorité de 5 à 0 après seulement quatre minutes, ce qui a incité l’entraîneur-chef David Paradelo à demander un temps d’arrêt pour tenter de freiner l’hémorragie.
« Il nous a dit de nous réveiller et de recommencer à zéro, a raconté Axelle Crevier. C’est dur de recommencer à zéro quand tu perds par cinq buts. Nous avions un plan de match solide que nous n’avons pas suivi. Nous avons mieux joué par la suite, mais la tâche était lourde de tenter de vaincre la meilleure équipe au monde. »
« Je devais réveiller les troupes, de renchérir Paradelo, qu’on pouvait entendre de la tribune de presse, et j’aurais dû le faire plus tôt. Nous n’étions pas prêts. Les filles jouaient sur les talons. Nous sommes meilleurs que ce que nous avons montré, mais nous n’avons pas gagné depuis très longtemps contre les Américaines. »
« Nous avons mieux joué lors de la Super finale en Grèce, en juin, et je m’attendais à pas mal mieux aux Jeux », a ajouté le Montréalais.
BELLE PROGRESSION
Malgré la déception d’être écartée de la ronde des médailles et la fiche d’un gain et trois revers au tour préliminaire, l’équipe, selon plusieurs, a franchi un pas important.
« Il y a eu beaucoup de progrès et, ensemble, on peut construire quelque chose de grand, a affirmé Crevier. Le futur est prometteur. C’est frustrant de ne pas avoir gagné une partie importante à Tokyo, mais nous n’étions pas là et nous avons réduit l’écart. »
Il s’agissait, pour le pays, d’une première participation aux Jeux olympiques depuis 2004.
« C’est fort d’avoir ramené le water-polo à la télévision, a affirmé Joëlle Bekhazi. [...] Je suis convaincue que le programme s’en va dans la bonne direction et que notre sélection n’est pas un accident de parcours et qu’il y en aura d’autres dans le futur. »
« Je rêvais aux Olympiques depuis 2005 et j’ai réalisé mon rêve. Je rêvais aussi de monter sur le podium, mais on s’est tiré dans le pied au début du tournoi et on savait que ça serait difficile contre les Américaines. »
MANQUE D’EXPÉRIENCE
Paradelo estime lui aussi que le futur est intéressant.
« Dès notre qualification, on s’est dit qu’on voulait accomplir de grandes choses, mais qu’on voulait avant tout faire grandir notre sport. En début de tournoi, les filles étaient nerveuses et le manque d’expérience paraissait. Cette expérience olympique va nous permettre de grandir, ce qui va nous aider dans trois ans à Paris. »
Le Canada affrontera demain l’Autralie – qui l’avait battu 8 à 5 à son premier match, afin de déterminer les positions 5 à 8.