Le Journal de Montreal

MAINTENANT PLUS FORTE

Les embûches n’ont pas freiné l’ardeur de Laurence Vincent Lapointe

- Richard Boutin RBoutinJDQ

TOKYO | Les deux dernières années ont été un véritable chemin de croix pour la canoéiste Laurence Vincent Lapointe, qui a dû surmonter de nombreuses embûches dans sa quête olympique.

« Je suis pas mal plus forte que je pensais et j’espère continuer à me surprendre jusqu’après les Jeux, lance Vincent Lapointe d’entrée de jeu, mais je n’ai pas le goût de revivre ça. Si je revis une telle situation, je vais me tourner vers le golf. »

Déclarée positive au ligandrol tout juste avant les mondiaux de 2019 et suspendue de façon provisoire, Vincent Lapointe, avec sa garde rapprochée, a livré une bataille de tous les instants pour prouver son innocence.

Elle a obtenu gain de cause en janvier 2020 devant le tribunal arbitral de première instance de la Fédération internatio­nale de canoë, et la canoéiste de Trois-Rivières s’est immédiatem­ent envolée vers la Floride pour retrouver l’équipe nationale.

« Je n’avais jamais pu réaliser comment c’est lourd d’avoir l’impression de porter un poids sur tes épaules tous les jours sans compter le stress d’être sélectionn­é aux Jeux et le stress de performanc­e », confie la canoéiste de 29 ans, qui a remporté 12 médailles d’or aux Championna­ts du monde depuis 2010.

« J’ai développé un peu de paranoïa vis-àvis la nourriture en raison des contrôles inopinés. Ce stress, j’en étais particuliè­rement consciente plus les Jeux approchaie­nt. Je n’avais pas d’énergie pour composer avec le reste », explique-t-elle.

NAÏVETÉ ENVOLÉE

L’athlète dit avoir perdu sa belle naïveté. « Habituelle­ment, je prenais la vie avec un grain de sel comme un petit bateau qui vogue doucement, mais je suis devenue un cargo en train de couler », illustre-t-elle.

« Je vais avoir tellement besoin d’une pause à l’automne. J’ai l’impression que j’ai mis ma vie sur pause. Depuis ma suspension, je n’ai pas de conjoint parce que je ne peux faire confiance à personne. Je ne peux pas embrasser quelqu’un par crainte d’être contaminée de nouveau. En couple pendant cinq ans, j’avais confiance, mais j’ai été trahie », avoue la canoéiste.

Les parents de la canoéiste étaient aux premières loges pour soutenir leur fille et l’aider à identifier la source de la contaminat­ion. « On l’a ramassée à la petite cuillère », résume Guy Lapointe.

« Notre seule mission était de la sortir de là, de renchérir sa mère Nathalie Vincent. Mais la quantité (0,004 ng/ml) était tellement minime que c’était comme chercher une aiguille dans 500 bottes de foin. Et la source était à côté de nous. »

Vincent Lapointe a été contaminée par personne interposée alors que c’est son onjoint de l’époque qui avait consommé un produit contenant du ligandrol.

PANDÉMIE

Alors que Vincent Lapointe tentait de reprendre le temps perdu, la pandémie a frappé et l’équipe canadienne a dû rentrer au pays. Peu de temps après, le CIO annonçait le report d’un an des Jeux.

« Sur le coup, j’étais en colère, mais, 1 minutes plus tard, j’étais soulagé , so d’avoi ligne-t-elle. J’étais contente plus de temps pour me préparer. »

Le retour à l’entraîneme­nt à l’ét n’a pas été une partie de plaisir.

« Je me demandais comme j’allais pouvoir me préparer pou les Jeux si je n’étais même p capable de réussir un chro à l’entraîneme­nt. Je capotai B2dix, qui m’avait aidée penda ma suspension, m’a invitée à un retraite fermée. Ma gestion d stress était difficile et mon hams ter tournait trop vite. Pendan cette retraite, j’ai fait beaucou d’exercices de respiratio­n. »

Laurence Vincent Lapointe a terminé première de sa vague de qualificat­ion à l’épreuve C-1 200 m. Elle sera de la demi-finale aujourd’hui, tout comme sa coéquipièr­e de C-2 Katie Vincent.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ?? D’ARCHIVES PHOTOS ?? Laurence Vincent Lapointe en compagnie de ses parents, Guy Lapointe et Nathalie Vincent. Cihaut, l’athlète à l’entraîneme­nt au bassin olympique de Montréal.
D’ARCHIVES PHOTOS Laurence Vincent Lapointe en compagnie de ses parents, Guy Lapointe et Nathalie Vincent. Cihaut, l’athlète à l’entraîneme­nt au bassin olympique de Montréal.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada