Le Journal de Montreal

UN RÉVEIL BRUTAL

- RICHARD BOUTIN

TOKYO | Les Essais olympiques en mars dernier ont servi d’électrocho­cs à Laurence Vincent Lapointe, qui a décidé de mettre les bouchés doubles par la suite.

Deuxième en C-1 200 m derrière sa partenaire de C-2 Katie Vincent, la canoéiste ne savait toujours pas si elle allait pouvoir participer aux Jeux, mais elle a pris le taureau par les cornes.

« Je pensais que mon entraîneme­nt était correct et je n’ai pas mal coursé aux essais, mais j’ai réalisé que la lumière était allumée, mais seulement à la moitié de l’intensité », image-t-elle.

« Je n’étais pas prête physiqueme­nt et mentalemen­t. Ce fut le coup de pied aux fesses qui m’a fait réaliser que je n’avais pas de temps à perdre et que je ne pouvais pas continuer à ce rythme.

Ce fut le déclic. »

« Pendant les semaines à Victoria où j’ai connu l’une de mes pires journées quand le mercure a chuté à moins 11, j’ai réalisé comment c’était drainant de m’entraîner dans de telles conditions, de poursuivre la protégée de Mark Granger. J’étais éteinte et je faisais le strict minimum. Juste vivre était épuisant. »

RETOUR EN FORCE

De retour à plein régime pour quatre semaines à Burnaby après les essais qui se sont déroulés du 11 au 14 mars, Vincent Lapointe a maintenu le rythme à son retour à Montréal.

« Au Bassin olympique, je voyais une améliorati­on chaque semaine et je me rapprochai­s de ce que je pensais être capable de faire. »

Laurence Vincent Lapointe n’est pas la seule qui a remarqué un changement important.

« Après les essais, Laurence s’est reprise en mains. Elle voyait la lumière au bout du tunnel. Comme Rocky Balboa dans la revanche contre Apollo Creed, elle a fait tout ce qu’il fallait. Ce n’est pas la même fille qu’en mars », résume son entraîneur.

« Laurence est maintenant une athlète complèteme­nt différente de 2020. Elle a débloqué pendant les quatre semaines à Burnaby et elle a retrouvé sa confiance et sa vitesse au retour à Montréal », d’ajouter Granger, qui entraîne Vincent Lapointe depuis son retour de suspension en janvier 2020.

La perception de Granger a changé au fil des semaines.

« Il n’y a aucun doute maintenant qu’elle peut bien performer aux Jeux et qu’elle est capable de réaliser un temps qui va la placer sur le podium. »

CHANGEMENT PROFITABLE

Cette associatio­n somme toute récente entre Vincent Lapointe et Granger plaît à la canoéiste de 29 ans.

« À notre retour à Montréal, Mark a modifié mon entraîneme­nt afin de me permettre d’être une semaine sur quatre à la maison. J’ai besoin de me ressourcer. Ma motivation et mon état d’esprit passent par la famille », explique l’athlète de Trois Rivières.

« À Victoria cet hiver, le froid était un problème, mais pas le seul. J’étais seule et j’ai besoin de la présence de mes parents et de mon chien Yuki. On fait moins de volume et on travaille avec des intervalle­s, ce qui me convient mieux », conclut-elle.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Laurence Vincent Lapointe (au centre) s’entraînait à Shawnigan Lake, en Colombie-Britanniqu­e, en janvier dernier en compagnie d’Erica Scarff et de Mike Trauner.
PHOTO COURTOISIE Laurence Vincent Lapointe (au centre) s’entraînait à Shawnigan Lake, en Colombie-Britanniqu­e, en janvier dernier en compagnie d’Erica Scarff et de Mike Trauner.

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