UN EXPLOIT IMPRESSIONNANT
Des intervenants québécois du monde de l’athlétisme estiment que la présence de deux Canadiens en finale du 200 m doit être saluée et qu’il est même permis de rêver à deux médailles.
« En étant chanceux, les Canadiens pourraient finir 1 et 3 ou 2 et 3 », estime Daniel St-Hilaire, entraîneur récemment retraité qui a besogné dans le domaine pendant près de 50 ans.
Celui qui a notamment oeuvré aux côtés de Bruny Surin, de Nicolas Macrozonaris, d’Alain Metellus et de Charles Lefrançois croit qu’à moins d’une catastrophe, De Grasse montera sur le podium. Il ne faut pas négliger Aaron Brown pour autant.
« Brown, c’est quand même un athlète très doué génétiquement. Il a gagné des médailles dans des championnats du monde junior. Il a tout le temps été dans les meilleurs au monde dans son groupe d’âge et là, il vient de percer. »
UN AMÉRICAIN À SURVEILLER
« De Grasse a un gars à battre et c’est l’Américain [Kenneth Bednarek]. Il court relaxe, donc il s’en est peut-être gardé pour la finale. Dans le cas de Brown, ce sera plus dur. Je pense qu’il a dû en donner beaucoup en demi-finale », croit-il.
Pour St-Hilaire, le riche bagage de De Grasse dans les grands rendez-vous servira sa cause.
« Les Jeux, c’est stressant. La personne qui est capable d’être cool et de garder son calme a une chance. De Grasse, on ne parle pas de ses premiers Jeux. Il a toujours gagné des médailles dans les grandes compétitions. C’est un gamer. Il élève son niveau de jeu plus l’enjeu est grand » explique-t-il.
BON SPECTACLE EN VUE
Pour l’entraîneur de l’équipe québécoise d’athlétisme, Félix-Antoine Lapointe, il ne fait aucun doute que la présence de deux Canadiens permettra de vivre un grand moment.
« C’est vraiment impressionnant, surtout qu’on ne parle pas de Canadiens qui auront des rôles de figurants. Ils ont très bien fait dans les demi-finales. C’est excitant et c’est bien de savoir que les Canadiens sont là quand c’est important », lance-t-il.
Tout comme St-Hilaire, il se dit convaincu que De Grasse savourera une médaille.
« Il reste à voir la couleur. On lui souhaite l’or, même s’il ne faut pas tenir ça pour acquis. Tout peut arriver et on l’a vu avec l’Italien [Lamont Marcell Jacobs] que personne n’a vu venir en finale du 100 m », rappelle-t-il avec prudence.
Si les performances des deux Canadiens sont à la hauteur, ça ne pourra qu’être bénéfique pour le sport au pays.
« C’est inspirant pour l’athlétisme canadien et ça va amener une nouvelle génération de coureurs », souligne Lapointe.