Le Journal de Montreal

On demande justice pour l’homme abattu

Il a été tué par la police dimanche à Repentigny

- ROXANE TRUDEL

Une foule hétéroclit­e de quelques centaines de personnes s’est rassemblée hier devant l’hôtel de ville de Repentigny pour réclamer justice après la mort d’un homme noir abattu par les policiers.

« Pourquoi trois balles ? Ils étaient six ou huit policiers. Je ne comprends pas de quoi ils avaient peur », s’est exclamé Kayshawn, un des fils de Jean René Junior Olivier, abasourdi.

Dimanche matin, l’homme de 37 ans a été tué de trois balles au ventre après que sa mère eut appelé les policiers pour obtenir de l’aide, car son fils était désorganis­é.

Péniblemen­t, elle s’est tenue devant la foule hier pour dénoncer la situation et réclamer des changement­s concrets, à commencer par une enquête sur le corps de police de Repentigny.

« Au lieu de m’aider, on a assassiné mon fils. Quand les policiers agissent ainsi, ils sont des criminels », a insisté Marie Mireille Bence, la voix brisée, en demandant justice.

De nombreux citoyens de tous âges ont témoigné au micro, alléguant avoir aussi été victimes de profilage racial. Présente sur les lieux à des fins de sécurité, la police s’est quant à elle faite discrète.

UN TABOU

Dans la foule, Jodana Surpris, 37 ans, tenait à être présente pour son petit frère qui souffre de psychoses liées à un trouble de santé mentale. Elle l’a reconnu dans l’histoire de Junior Olivier et tenait à dénoncer les tabous.

« On a préféré intervenir entre nous, garder le silence. C’est un ours en peluche, mais il mesure six pieds. Pourquoi on déroule le tapis quand un blanc parle de maladie mentale, mais quand c’est une personne racisée, on la trouve menaçante ? », a-t-elle déploré.

Selon des proches, la victime tentait activement d’obtenir de l’aide pour ses troubles mentaux, au moment des évènements. Par le passé, il avait passé plusieurs années en prison pour un vol qualifié en 2005, ainsi que pour avoir possédé une arme à feu en 2020.

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PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD Marie Mireille Bence, la mère de Jean René Junior Olivier, s’est tenue devant la foule pour réclamer justice.

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