Le Journal de Montreal

Sécurité à géographie variable

- Politologu­e, auteure, chroniqueu­se politique JOSÉE LEGAULT Blogueuse au Journal

Malgré les fusillades des dernières semaines, Valérie Plante, mairesse de Montréal, jure que la métropole est une ville sécuritair­e. Elle a raison, mais en partie seulement.

Les règlements de compte armés se multiplian­t surtout dans le nord-est et le sud-ouest de la ville, ces jours-ci, le sentiment de sécurité des citoyens est à géographie hautement variable.

La mairesse a beau dire que d’autres grandes villes canadienne­s vivent des épisodes semblables, pour les Montréalai­s touchés, ça ne les aide en rien.

Les fusillades entre gangs de rue rivales sont comme les pandémies, elles frappent par vagues. De nombreuses familles vivant dans ces quartiers plus modestes en sont maintenant les otages innocents.

Impossible de faire ici le moindre tour de la complexité du problème. Il est de nature certes criminelle, mais aussi économique et sociale.

C’est donc à l’usure qu’on verra ou non l’efficacité de l’annonce faite hier par la mairesse Plante et la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, sur la création d’une équipe intégrée de la SQ et du SPVM pour lutter contre le trafic d’armes à feu.

RÉPRESSION ET PRÉVENTION

La répression policière est chose nécessaire. Une approche réellement préventive sur le terrain, beaucoup plus sociale et économique, manque toutefois à l’appel depuis longtemps.

2021 nous graciant de deux élections – fédérale et municipale –, l’administra­tion Plante le réalisera peut-être pour un temps. Quant au gouverneme­nt Trudeau, agira-t-il plus durement pour contrer le trafic d’armes passant par nos frontières ? Vaste question…

Ce qui me rappelle ceci. Mon père était policier à Montréal. Il y a plus de 25 ans, après son décès, j’ai eu une longue discussion avec un officier au quartier général.

Il m’avait raconté à quel point les policiers s’inquiétaie­nt d’un trafic d’armes déjà florissant dans les rues de Montréal. Il m’a aussi confié que le phénomène était d’une ampleur telle que de plus en plus de criminels étaient mieux armés que les policiers.

C’était, je le répète, il y a plus de 25 ans…

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