Ça s’essouffle dans le troisième volet
Fans d’OSS 117, rassurez-vous : dans le troisième volet de ses aventures au cinéma, Bons
baisers d’Afrique, l’agent secret Hubert Bonisseur de La Bath est toujours aussi raciste, misogyne et homophobe. Est-il encore drôle ? C’est là que ça se complique.
L’idée de renouer avec OSS 117, plus d’une décennie après ses désopilantes missions au Caire et à Rio, était séduisante. Après tout, on ne se lasse pas de nos héros du grand écran, aussi idiots puissent-ils être, parfois.
Si Jean Dujardin enfile de nouveau les habits d’OSS 117, de nouveaux équipiers lui ont été attribués, à commencer par Nicolas Bedos (La Belle
Époque) qui prend les commandes à la suite du retrait du réalisateur des deux premiers films, Michel Hazanavicius.
À ses côtés aussi, l’acteur Pierre Niney qui devient ici l’agent OSS 1001, un espion au look androgyne plus jeune, plus vigoureux, plus efficace même que 117.
ESPION VIEILLISSANT
C’est qu’il prend de l’âge, le Hubert. Malgré une scène d’ouverture où il se défait de ses ennemis et s’enfuit dans un hélicoptère à la manière d’un James Bond, sur le terrain, il est dépassé par son nouveau collègue.
En plus, au lit, comble de malheur pour ce macho patenté, il ne bande plus.
Après avoir fait un saut dans les années 1950 et 1960, on le retrouve au début des années 1980 dans une France où la droite craint comme la peste que l’élection de François Mitterand fasse entrer les communistes dans Paris.
Sa mission est justement de déjouer une livraison d’armes orchestrée par les Soviétiques afin de faire tomber le président d’un pays d’Afrique fictif.
Parachuté sur un continent qu’il apprend à connaître en lisant la bande dessinée Tintin au Congo dans l’avion, OSS 117, toujours aussi imbu de lui-même, multiplie encore les commentaires déplacés, sexistes et racistes.
À PLAT
Sauf que le spectateur a beau savoir qu’il faut tout prendre au second et même au troisième degré, la majorité des gags tombent à plat. Même les mimiques amusantes de Dujardin ne suffisent pas à réchapper des dialogues qui manquent cruellement d’humour.
En outre, l’intrigue, à travers laquelle on tente maladroitement de dénoncer le politiquement correct, manque de tonus et son dénouement est expédié rapidement, comme si on avait envie de passer à un autre appel au plus sacrant.
Heureusement, la présence de Niney, dont le personnage disparaît beaucoup trop tôt, et celle de Fatou Ndiaye apportent un vent de fraîcheur non négligeable dans des rôles secondaires.
N’empêche que si le voeu des producteurs est de poursuivre cette franchise avec un quatrième volet, il faudra lui donner un coup de barre énergique.
● OSS 117 : Bons baisers d’Afrique ★★✩✩✩
Un film de Nicolas Bedos
Avec Jean Dujardin, Pierre Niney et Fatou Ndiaye