ACCÉLÉRATION MAGIQUE
Dans cette excitante finale du 200 mètres, Andre De Grasse a laissé parler son talent. Ni le plus imposant physiquement ni le plus puissant, il s’est démarqué par son endurance et sa vitesse.
En fin de virage, il a accéléré pour dépasser Kenneth Bednarek et Noah Lyles à environ 50 m de l’arrivée. En stoppant le chrono à 19,62 s, il a réussi une performance aussi extraordinaire qu’historique pour l’athlétisme canadien aux dires de l’entraîneur retraité Daniel St-Hilaire qui a oeuvré dans cet univers durant près de 50 ans.
« Andre n’est pas le plus fort. Il est très mince. Il doit vaincre l’inertie au départ. C’est pourquoi il est devancé dans les 30 premiers mètres d’une course. Dans celle du 200 m, c’est un peu moins grave, car il peut gagner du terrain sur une plus longue distance, a expliqué celui qui a travaillé avec le sprinteur Bruny Surin. Parmi ses qualités, Andre court relâché, a-t-il ajouté, notant son excellent temps de réaction au départ en dépit du grand stress sur les blocs. Quand on est trop crispé, les muscles ne sont pas aussi efficaces. André a gardé sa vitesse ».
LE MEILLEUR AU MONDE
« C’est une illusion d’optique en pleine course, a-t-il poursuivi. On croit qu’il accélère, mais ce sont plutôt les adversaires qui décélèrent. André a gardé sa vitesse. Il est le meilleur au monde à cet égard. »
Après sa course, Lyles, le favori pour l’emporter, a dit qu’il souhaitait une médaille différente. Le sprinteur de 24 ans a même qualifié son bronze « d’ennuyeux ».
« On dit que de remporter une médaille olympique est un grand exploit. Mais je voulais l’or, a soupiré l’Américain. Rien n’est acquis avec des finalistes très rapides. »
De Grasse a offert sa meilleure performance, peu importe ce qu’on lui prédisait au départ.