Le Journal de Montreal

Décathlon : victoire historique pour Warner

Un spécialist­e en préparatio­n mentale a accompagné l’athlète en vue des Jeux olympiques

- BENOIT RIOUX

Une dizaine de paires de chaussures pour autant d’épreuves : voilà l’un des secrets du nouveau médaillé d’or en décathlon Damian Warner. La raison expliquant cette collection n’a toutefois rien à voir avec son équipement­ier, mais plutôt avec le Québécois Jean-François Ménard, qui travaille avec lui à titre de spécialist­e en préparatio­n mentale. « C’est la nature du décathlon, tu ne vas jamais être parfait dans les 10 épreuves et tu dois être prêt à ça. Tu dois donc décrocher entre chacune des discipline­s, vient exposer Ménard, résumant sa théorie, lorsque joint au téléphone hier matin, peu après la conquête de Warner. Damian avait 10 paires de chaussures différente­s pour ses 10 épreuves. Quand, par exemple, il enlevait ses chaussures du

100 mètres, il n’avait plus le droit de penser à cette course.

C’est comme un symbole, une façon tangible de laisser aller et de repartir. »

À Tokyo, au gré de ce qu’il portait dans les pieds, Warner a excellé dans la plupart des épreuves, lui qui a engrangé un record personnel de 9018 points. Détendu, l’Ontarien a su garder sa concentrat­ion tout au long des compétitio­ns.

« Le saut en hauteur était la quatrième épreuve et il a obtenu un résultat de 2,02 m, il sait qu’il a déjà fait mieux, mais il est ensuite arrivé au 400 mètres prêt à rebondir et il a connu une très bonne course pour compléter la première des deux journées. Son exécution globale, c’est ce dont je suis le plus fier », a noté Ménard.

« EXTRÊMEMEN­T ÉMOTIONNEL »

Warner et Ménard travaillen­t ensemble depuis plus de cinq ans, soit un peu avant les Jeux de Rio, en 2016. Cela explique sans doute pourquoi le Québécois était extatique après la conquête de la médaille d’or de son client.

« J’étais extrêmemen­t émotionnel après sa victoire, a avoué Ménard. Il a vécu tellement de choses, des blessures, des changement­s d’entraîneur­s et lors de gros événements, Damian avait souvent été déçu. Ç’avait été le cas à Rio, malgré une médaille de bronze. Il visait l’or… Maintenant, qu’il obtienne la médaille d’or, à Tokyo. C’est absolument malade.

« Quand il était allé à ses premiers Jeux à Londres et qu’il avait terminé cinquième au décathlon, en 2012, ça faisait à peine un an qu’il s’entraînait sérieuseme­nt en athlétisme. Avant ça, c’était un joueur de basketball », a-t-il ajouté.

LE FROID DE L’ARÉNA

En observant Warner éblouir la planète, lors des derniers jours, Ménard pensait inévitable­ment à certains moments ayant marqué les dernières années et même les derniers mois. Puisque l’aide d’un spécialist­e en préparatio­n mentale est davantage sollicitée lors des périodes plus difficiles, Ménard était là quand, il y a à peine six mois, l’athlète remettait en question ses conditions d’entraîneme­nt dans le froid du vieil aréna Farquharso­n, à London, en Ontario. La pandémie de COVID-19 foration, qui n’était ale. i vécu avec l’athnt de blessures , de façon plus ance de son fils, Warner devait s’adapter à son apa. pendant les comt il a tout fait de résumé Ménard,

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PHOTOS AFP ET COURTOISIE Le décathloni­en Damian Warner et le spécialist­e en préparatio­n mentale, Jean-François Ménard.

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