4 LA RÉPONSE IMMUNITAIRE CONTRE LE VIRUS S’AMÉLIORE CONSTAMMENT
Un autre point qui milite contre l’émergence d’un variant capable d’échapper à l’immunité est la capacité des anticorps de perfectionner leur potentiel neutralisant dans les mois qui suivent l’infection ou la vaccination. Ce phénomène, appelé hypermutation somatique, permet aux clones de lymphocytes B qui se développent dans la moelle osseuse de peaufiner la structure des anticorps qu’ils produisent lorsqu’ils passent dans la circulation et entrent en contact avec l’antigène.
Une récente étude complexe suggère que la réponse immunitaire au coronavirus fait appel à ce phénomène(2). En comparant l’activité des anticorps présents dans le sang de personnes touchées par la COVID-19 immédiatement après l’infection ou plusieurs mois plus tard, les chercheurs ont observé qu’avec le temps, les anticorps avaient développé une meilleure activité de neutralisation du virus, même en présence des mutations présentes dans tous les variants en circulation.
Les anticorps sont donc un peu comme le bon vin, ils s’affinent biochimiquement avec le temps jusqu’à atteindre la perfection, ce qui ne laisse que très peu de chances au virus d’échapper à l’escouade immunitaire.
Collectivement, l’ensemble de ces facteurs fait en sorte qu’on peut être très optimiste pour l’avenir proche. Grâce au succès phénoménal de la campagne québécoise de vaccination, la quasi-totalité des personnes les plus à risque d’être affectées sévèrement par la COVID-19 est maintenant protégée du virus et la population non vaccinée est plus jeune, moins affectée par les comorbidités et beaucoup moins à risque de développer des complications de la maladie nécessitant une hospitalisation. On peut réellement envisager un terme à cette pandémie dans un avenir rapproché, surtout si les mesures pour inciter les plus jeunes à se faire vacciner (loterie, passeport vaccinal) portent des fruits.