La 4e vague débarque avant la rentrée
La hausse récente des cas de COVID-19 propulse le Québec dans une quatrième vague, alors que la situation risque d’empirer avec la rentrée scolaire dans quelques semaines.
« Je ne m’attendais pas à ce que le nombre de cas augmente si rapidement, que ça débute avant la rentrée scolaire », a admis Benoit Barbeau, virologue à l’Université du Québec à Montréal.
PLUS DE 300 CAS
Hier, le premier ministre François Legault a confirmé en conférence de presse que la province entrait bel et bien dans une quatrième vague de COVID-19.
Depuis quelques semaines, le nombre de cas quotidien est en progression
(voir tableau). Hier seulement, 305 nouvelles infections ont été rapportées.
Cela faisait plus de deux mois que le Québec n’avait pas franchi cette barre.
Or, il y a deux semaines, plusieurs experts disaient plutôt s’attendre à ce que la quatrième vague arrive avec la rentrée scolaire, à la fin août.
« Ce qui me surprend, c’est qu’on a quand même un bon taux de vaccination. C’est inquiétant de voir cette augmentation-là », a commenté Christian Jacob, président de l’Association des microbiologistes du Québec.
À titre comparatif, seulement 150 cas avaient été rapportés à pareille date l’an dernier. Pourtant, la vaccination n’avait pas encore débuté.
Pour la Dre Nimâ Machouf, épidémiologiste, cette situation montre à quel point le variant Delta est contagieux.
« Le virus n’a pas disparu, il est toujours là, et il trouve preneur auprès des gens non vaccinés, a-t-elle illustré. C’est à eux maintenant de faire attention. Les vaccins sont là, gratuits et disponibles ». Notons que 90 % des personnes infectées dans la dernière semaine de juillet n’étaient pas pleinement vaccinées, selon le gouvernement.
« ÇA RISQUE D’ÉCLATER »
Selon M. Jacob, on doit s’attendre à une augmentation des cas, à moins de remettre plus de mesures restrictives.
Par ailleurs, la rentrée scolaire risque de faciliter la propagation du virus à cause des contacts à l’intérieur.
« Ça risque d’éclater, a laissé tomber la Dre Machouf. On n’est pas encore dans la vague, mais pour ne pas y arriver, il faudrait agir rapidement. »
« L’école va être un catalyseur potentiel d’une augmentation du nombre de cas », a ajouté le Dr Karl Weiss, microbiologiste à l’Hôpital général juif de Montréal.
Actuellement, 60 personnes infectées sont hospitalisées au Québec, dont 16 aux soins intensifs.