Les 6 G$ du fédéral donneront 37 000 places en garderie
Le milieu des services de garde, témoin du désespoir de nombreuses familles, attend avec impatience la création des 37 000 places promises hier par Québec et financées par un transfert de 6 milliards $ du gouvernement fédéral.
« C’est une excellente nouvelle, mais développer des places, ça prend du temps, même avec de l’argent », soupire le président de l’Association des garderies privées du Québec, Samir Alahmad.
« On s’attend à un plan ambitieux et rapide pour répondre aux besoins des jeunes familles », insiste Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance.
Malgré leur empressement à voir ces 37 000 places se concrétiser, tous deux saluaient les investissements considérables à venir dans l’éducation des tout-petits.
QUESTIONS EN SUSPENS
Grâce à une entente confirmée hier par Québec et Ottawa, le gouvernement québécois dispose de 6 milliards de $ de plus sur 5 ans pour renforcer son réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.
« On va s’assurer qu’il y ait une place pour chaque [enfant], municipalité par municipalité », a assuré en conférence de presse le premier ministre François Legault, qui présentera un plan plus précis à la rentrée.
D’ici là, plusieurs questions restent en suspens, notamment concernant l’échéancier prévu, ou la manière de créer ces milliers de places.
M. Alahmad envisage trois options : la construction de nouveaux établissements (CPE ou autres), l’augmentation de la capacité des établissements actuels, ou la conversion de places non subventionnées en places à 8,50 $.
ÉDUCATRICES SOUS-PAYÉES
Par ailleurs, Québec compte utiliser une partie du transfert pour augmenter le salaire des éducatrices en service de garde.
« On sait que les éducatrices sont sous-payées par rapport à la formation que l’on exige d’elles », a reconnu M. Legault.
Rappelons que le transfert de 6 milliards $ fait suite au dernier budget fédéral, qui comporte un plan visant à offrir partout au pays des places en garderies à 10 $ par jour.
Le Québec, qui a créé son propre réseau de garderies subventionnées en 1997, a plutôt eu droit en compensation à des transferts sans condition de 6 milliards.
Le gouvernement n’a pas voulu s’avancer hier sur la proportion de ce montant qui ira véritablement aux services de garde.