La vaccination obligatoire d’employés de l’État étudiée
Québec et Ottawa songent à y recourir pour certains de leurs travailleurs
Les gouvernements Legault et Trudeau n’écartent pas la possibilité de forcer la vaccination de certains de leurs employés pour protéger le public d’une quatrième vague de la COVID-19, propulsée par le variant Delta.
Du côté de Québec, ce sont les employés du secteur de la santé qui sont visés.
« Pour les fonctionnaires, ce n’est pas dans nos intentions pour le moment. Par contre, nous réfléchissons à rendre obligatoire la vaccination pour les travailleurs du réseau de la santé en raison de la montée du variant Delta », a indiqué Ewan Sauves, l’attaché de presse du premier ministre québécois, François Legault.
La province a franchi le cap des 300 cas journaliers dans les dernières 24 heures, marquant ainsi un premier retour au-dessus de la barre des 300 cas depuis la fin mai.
La vaccination obligatoire s’ajouterait au passeport vaccinal – qui sera mis en place au Québec [voir texte page 5] – dans une escalade d’actions pour minimiser l’impact de cette quatrième vague.
C’est le chemin qu’a emprunté la France, qui a d’ailleurs voté une loi pour rendre obligatoire le vaccin chez les soignants et mis en place un passeport vaccinal.
Au Québec, 90 % des employés du réseau de la santé ont reçu leur première dose, mais seulement 77 % ont obtenu leur deuxième injection.
TOUS LES FONCTIONNAIRES
À Ottawa, toute la fonction publique est visée. « Du côté fédéral, j’ai demandé à la greffière qui a la responsabilité des fonctionnaires au fédéral de regarder comment on peut amener une vaccination obligatoire », a affirmé le premier ministre canadien, Justin Trudeau, en point de presse à Montréal.
La décision d’imposer le vaccin pourrait même aller au-delà des bureaux gouvernementaux et s’appliquer aux employés des industries réglementées par le fédéral, par exemple les secteurs des banques ou du transport aérien.
SYNDICAT PRUDENT
L’Alliance de la fonction publique fédérale du Canada (AFPC) a demandé des précisions au gouvernement Trudeau.
« Nous serons mieux en mesure de commenter la question lorsque le gouvernement aura précisé les mesures qu’il compte adopter et à qui elles s’appliqueront », a déclaré Chris Aylward, président national de l’AFPC.
Le syndicat demande à être consulté avant qu’Ottawa confirme son choix.
« Comme le gouvernement fédéral a déjà demandé à bon nombre de ses fonctionnaires de retourner au bureau, ce sera important qu’il énonce clairement sa position le plus vite possible et qu’il s’assure que les mesures proposées tiennent compte de la santé, de la sécurité, des droits de la personne et de la vie privée de nos membres. »
— Avec Raphaël Pirro, Agence QMI