Vivement le passeport vaccinal
Le premier ministre François Legault confirmait hier que son gouvernement imposera le passeport vaccinal. Bravo.
Pour une brochette d’activités, dont les restos, bars, spectacles, il nous faudra donc montrer une preuve de double vaccination. Des modalités plus précises seraient annoncées bientôt.
Depuis des semaines, j’en expliquais ici l’urgence. De fait, devant la montée inquiétante de variants ultra contagieux de la COVID-19, aucun argument rationnel contre une telle mesure ne tient la route.
Pour ceux se refusant encore à la vaccination, le panier de carottes incitatives est maintenant vide. L’heure de la coercition est venue. Dès la mi-juillet, le président Emmanuel Macron annonçait d’ailleurs le passeport vaccinal pour la France.
Depuis, les États s’en inspirant se multiplient. Partout, incluant au Canada, les sondages montrent qu’une forte majorité des populations y est favorable. Après 17 mois d’une pandémie drainante et loin d’être terminée, les décideurs doivent sévir.
Le but du passeport est clair : permettre aux personnes vaccinées de vaquer à leur vie sans avoir à pâtir de l’irresponsabilité des non-vaccinés. Comme le dit M. Legault : « Oui, on va donner certains privilèges à ceux et celles qui ont accepté de faire l’effort ».
AUCUNEMENT DISCRIMINATOIRE
Les vaccins contre la COVID-19 étant gratuits et accessibles sur l’ensemble du territoire, en pandémie tenace, l’imposition d’un passeport vaccinal n’a rien de discriminatoire. C’est plutôt le refus du vaccin qui, sans raison médicale sérieuse, pose un danger aux sociétés.
Comme en France et ailleurs, il importera néanmoins que la preuve de vaccination imprimée sur papier soit également valide. Sinon, on punira toutes les personnes qui n’ont pas de téléphone dit intelligent.
L’économie – et les humains la faisant fonctionner – en a aussi grandement besoin. D’où l’appui des milieux d’affaires au passeport vaccinal. Dans tout le pays, la quasi-totalité des experts l’exige tout autant.
La seconde urgence est l’imposition de la vaccination à l’ensemble des employés du réseau de la santé et des services sociaux. De concert, l’Association médicale canadienne et l’Association des infirmières et infirmiers la réclament haut et fort.
IMMORAL
Au Québec, 77 % seulement du personnel de la santé est vacciné. Comme le note avec justesse le Dr David Lussier, gériatre, le « ministère de la Santé ne devrait pas s’en dire satisfait ».
Sans compter que dans les ressources « intermédiaires » d’hébergement pour personnes aînées ou handicapées intellectuelles et/ou physiques, aucune mesure n’oblige les préposés à se faire vacciner ou à se faire tester 3 fois/semaine s’ils s’entêtent.
Ces « milieux de vie » sont pourtant subventionnés par les fonds publics. Réagissant à cette information sur Twitter, la sénatrice et médaillée paralympique Chantal Petitclerc n’a pas mâché ses mots.
Une telle situation, écrit-elle, « place des personnes en situation de handicap encore plus dans des positions de vulnérabilité non nécessaire. Inacceptable. » Inacceptable et immoral.
C’est pourquoi, comme en France, le gouvernement Legault doit imposer la vaccination à tous les soignants, dans tous les milieux. Point. On ne badine pas avec cette saloperie de virus.
Aux côtés de François Legault, le premier ministre Justin Trudeau, maintenant favorable au passeport vaccinal, soulevait même la possibilité d’imposer la vaccination à l’ensemble de la fonction publique fédérale.
C’est dire toute l’urgence de la situation.
Les vaccins contre la COVID-19 étant gratuits et accessibles sur l’ensemble du territoire, en pandémie, l’imposition d’un passeport vaccinal n’a rien de discriminatoire.