Sensationnelle Lauriane Genest
L’athlète de la Rive-Sud a troqué ses patins il y a quelques années pour un vélo
SAINT-DAMIEN-DE-BUCKLAND | Le triomphe inattendu de Lauriane Genest, qui a remporté le bronze en cyclisme sur piste à l’épreuve de keirin, hier, a rempli de fierté le comté de Bellechasse où la jeune athlète a grandi.
Cette médaille en a surpris plusieurs, incluant sa propre famille. Sa mère, Kathleen Fréchette, qui réside à Lévis, parle d’une «agréable surprise» puisque l’athlète n’était pas parmi les favorites. « Déjà, qu’elle se soit qualifiée pour les Olympiques, c’était un exploit extraordinaire», raconte-t-elle.
Lauriane a passé son enfance et son adolescence à Saint-Damien-de-Buckland, à moins d’une heure de Québec, avant d’aller au Cégep à Lévis. Elle s’est ensuite établie à Milton en Ontario pour rejoindre l’équipe nationale.
Après avoir pratiqué le patinage artistique pendant des années, elle a été initiée au cyclisme sur route à l’âge de 16 ans par son père et elle a eu la piqûre.
À l’entrée de Saint-Damien, une affiche lumineuse félicitait Lauriane pour sa médaille. « En plus, c’est la première femme canadienne à gagner dans le keirin », souligne Pascal Gonthier, directeur des loisirs de Saint-Damien, rencontré à l’aréna.
« C’est une fierté pour toute la municipalité de voir quelqu’un qui est originaire d’ici aller aux Olympiques et bien performer au point de remporter une médaille. C’est exceptionnel ! », lance Normand Godbout, propriétaire du magasin d’équipement sportif, Relais du Sportif, qui a vu la famille de Lauriane franchir les portes de son commerce nombre de fois.
LES CÔTES DE SAINT-DAMIEN
« La petite fille, je l’ai vu grandir. Elle faisait du patin artistique quand elle était petite » avant de se convertir au cyclisme. « À Saint-Damien, il faut être en forme pour faire du vélo ! Avec toutes les côtes qu’on a par ici, on n’a pas le choix», blague M. Godbout.
« La population est derrière elle. Elle s’est comme appropriée cet exploit et les gens sont très fiers », se réjouit aussi Sébastien Bourget, le maire de Saint-Damien.
Pour M. Bourget, il s’agit aussi d’une « victoire pour les petites régions et municipalités », tout comme celle de Maude Charron, haltérophile de Sainte-Luce, près de Rimouski, qui a remporté l’or à Tokyo.
La mère de la médaillée abonde dans le même sens. « Ça permet de dire aux plus jeunes : “Même si vous êtes dans un petit village, vous pouvez faire de grandes choses à l’international ».
Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a également souligné l’exploit de l’athlète qui avait d’ailleurs obtenu plusieurs bourses de la Ville de Lévis dans le passé.
« Moi, j’avais confiance, parce que je me souviens de Lauriane Genest comme une personne déterminée. »
Lorsqu’elle a gagné la médaille au cours de la nuit, c’était l’euphorie totale à la maison. On était moi, son père et son frère devant la télévision. On riait, on pleurait en même temps, on ne savait plus trop quelle émotion était la bonne !
– Kathleen Fréchette, mère de Lauriane
C’est sûr que d’avoir un cheminement aussi rapide que ça, de se ramasser aux Olympiques, c’est un peu inhabituel, et je pense que le mérite lui revient.
– Vincent Drouin, directeur de la Municipalité de Saint-Damien-de-Buckland
J’ai sauté de ma chaise, j’ai crié, j’étais vraiment contente, j’ai commencé à pleurer un peu et j’étais super fière d’elle !
– Ariane Labrie, une ancienne camarade de classe