Il passe du patinage au pilotage
Un ancien hockeyeur de haut niveau prendra bientôt son envol dans le Grand Nord
Un ex-joueur de hockey d’élite de 20 ans a laissé la glace des arénas pour devenir pilote de brousse dans les montagnes Rocheuses pour de riches touristes et des communautés reculées.
« J’ai envoyé un CV, et j’ai été accepté. On m’a offert un poste », raconte avec fierté Alexandre Moranville-Balesdent, à l’aube de la vingtaine, assis à une table à piquenique de son école, le Collège Air Richelieu, à Saint-Hubert.
« L’aviation est sur une pause, alors j’ai la chance d’avoir un emploi en sortant. Ça va repartir. D’ici un an ou deux, ça sera monstrueux », lance-t-il.
Chaque année, une poignée de pilotes de brousse comme lui sortent des écoles, explique Simon Contant, président d’Air Tunilik, qui dessert plus d’une trentaine de pourvoiries avec ses avions.
« Au Cégep de Chicoutimi, le Centre de formation aéronautique du Québec (CQFA) forme une dizaine de pilotes de brousse par année. Les Québécois ont toujours été attirés par le métier », souligne-t-il.
NOUVEAU RÊVE
Dans le cas d’Alexandre Moranville-Balesdent, originaire d’Hemmingford, c’est sur les bancs d’école d’Air Richelieu que sa vie a basculé.
« Quand j’ai commencé le cours, il y a deux ans, je suis tombé en amour avec ça. J’ai tripé. Ça a remplacé ma passion pour le hockey », raconte-t-il.
Il y a quelques jours, le jeune homme a terminé son parcours, qui lui a coûté au moins 75 000 dollars.
Il a maintenant ses 185 premières heures de vol derrière la cravate.
Dans 12 jours, il s’envolera pour Yellowknife, dans les Territoires du NordOuest, chez North-Wright Air, où travaille Simon Boisclair, un pilote qui lui a donné le goût du métier et des aurores boréales.
« Tout au long de mon cours, je l’appelais le dimanche. On se parlait deux ou trois heures d’aviation », poursuit-il.
À son arrivée là-bas, Alexandre Moranville-Balesdent aura sa mini-maison payée par l’entreprise, mais il ne conduira pas d’avion tout de suite.
FAIRE SES PREUVES
« Durant les premiers mois, on fait le travail que personne ne veut faire, mais qui est très important : nettoyer les hangars, mettre le carburant dans les avions », insiste-t-il.
Si tout se passe bien, d’ici quelques mois, il pilotera son avion pour de riches touristes prêts à allonger des milliers de dollars pour aller pêcher et chasser dans des endroits paradisiaques et il aura la chance de côtoyer des communautés.
« J’ai hâte d’apprendre les cultures des Premières Nations. Ça va m’ouvrir les yeux. C’est grâce à eux que l’on a un travail là-bas », dit-il pour terminer.
« TRAVAILLER DANS L’AVIATION, CE N’EST PAS POUR TOUT LE MONDE. TRAVAILLER DANS UNE TOUR DE BUREAUX NON PLUS. » – Alexandre Moranville-Balesdent, pilote de brousse