Le Journal de Montreal

Il passe du patinage au pilotage

Un ancien hockeyeur de haut niveau prendra bientôt son envol dans le Grand Nord

- FRANCIS HALIN Mines, forêts, pourvoirie­s… des entreprise­s québécoise­s comme Air Tunilik embauchent des pilotes de brousse pour leurs services de taxi-brousse offerts aux quatre coins du Québec.

Un ex-joueur de hockey d’élite de 20 ans a laissé la glace des arénas pour devenir pilote de brousse dans les montagnes Rocheuses pour de riches touristes et des communauté­s reculées.

« J’ai envoyé un CV, et j’ai été accepté. On m’a offert un poste », raconte avec fierté Alexandre Moranville-Balesdent, à l’aube de la vingtaine, assis à une table à piquenique de son école, le Collège Air Richelieu, à Saint-Hubert.

« L’aviation est sur une pause, alors j’ai la chance d’avoir un emploi en sortant. Ça va repartir. D’ici un an ou deux, ça sera monstrueux », lance-t-il.

Chaque année, une poignée de pilotes de brousse comme lui sortent des écoles, explique Simon Contant, président d’Air Tunilik, qui dessert plus d’une trentaine de pourvoirie­s avec ses avions.

« Au Cégep de Chicoutimi, le Centre de formation aéronautiq­ue du Québec (CQFA) forme une dizaine de pilotes de brousse par année. Les Québécois ont toujours été attirés par le métier », souligne-t-il.

NOUVEAU RÊVE

Dans le cas d’Alexandre Moranville-Balesdent, originaire d’Hemmingfor­d, c’est sur les bancs d’école d’Air Richelieu que sa vie a basculé.

« Quand j’ai commencé le cours, il y a deux ans, je suis tombé en amour avec ça. J’ai tripé. Ça a remplacé ma passion pour le hockey », raconte-t-il.

Il y a quelques jours, le jeune homme a terminé son parcours, qui lui a coûté au moins 75 000 dollars.

Il a maintenant ses 185 premières heures de vol derrière la cravate.

Dans 12 jours, il s’envolera pour Yellowknif­e, dans les Territoire­s du NordOuest, chez North-Wright Air, où travaille Simon Boisclair, un pilote qui lui a donné le goût du métier et des aurores boréales.

« Tout au long de mon cours, je l’appelais le dimanche. On se parlait deux ou trois heures d’aviation », poursuit-il.

À son arrivée là-bas, Alexandre Moranville-Balesdent aura sa mini-maison payée par l’entreprise, mais il ne conduira pas d’avion tout de suite.

FAIRE SES PREUVES

« Durant les premiers mois, on fait le travail que personne ne veut faire, mais qui est très important : nettoyer les hangars, mettre le carburant dans les avions », insiste-t-il.

Si tout se passe bien, d’ici quelques mois, il pilotera son avion pour de riches touristes prêts à allonger des milliers de dollars pour aller pêcher et chasser dans des endroits paradisiaq­ues et il aura la chance de côtoyer des communauté­s.

« J’ai hâte d’apprendre les cultures des Premières Nations. Ça va m’ouvrir les yeux. C’est grâce à eux que l’on a un travail là-bas », dit-il pour terminer.

« TRAVAILLER DANS L’AVIATION, CE N’EST PAS POUR TOUT LE MONDE. TRAVAILLER DANS UNE TOUR DE BUREAUX NON PLUS. » – Alexandre Moranville-Balesdent, pilote de brousse

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Alexandre Moranville-Balesdent s’envolera pour Yellowknif­e le 18 août et commencera à travailler pour North-Wright Air cinq jours plus tard.

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