La « Puce » devenue plus grande que Barcelone
BARCELONE | (AFP) Meilleur buteur de l’histoire du club, capitaine aux 35 trophées et aux multiples records, l’Argentin Lionel Messi a incarné Barcelone pendant deux décennies. Mais le petit attaquant aux six Ballons d’Or était presque devenu trop grand pour le Barça.
Arrivé à 13 ans au centre de formation catalan, la « Puce », joueur virevoltant au format de poche (1,69 m), restera en Catalogne comme une fierté locale autant qu’un symbole planétaire.
« Le mariage de Messi avec le Barça a apporté beaucoup aux deux [au club et au joueur], beaucoup de joie aux supporters », reconnaissait l’an dernier le directeur sportif barcelonais Ramon Planes. « Il faut avoir un respect énorme pour ce qu’est Messi et pour son histoire. »
COMME CRUYFF
Seul peut-être le Néerlandais Johan Cruyff, autre Ballon d’Or, a cumulé une telle aura mondiale et un enracinement catalan. Mais avant de revenir à Barcelone comme technicien à succès, le Néerlandais n’avait pas achevé sa carrière de joueur sous le maillot bleu et grenat.
À 34 ans, Messi n’a peut-être plus l’activité de jeune chien fou qui lui faisait passer les défenseurs en revue comme des plots sur tous les terrains d’Espagne et d’Europe, à l’image de son slalom contre Getafe le 18 avril 2007, élu il y a deux ans plus beau but de l’histoire du club par les socios.
Le petit attaquant reste néanmoins une machine à dribles, buts et records, et attirait les touristes du monde entier dans la ville.
PLUS QU’UN JOUEUR
Il reste, de loin, le meilleur buteur de l’histoire du Barça (672 buts en 778 matches), le meilleur buteur de l’histoire de la Liga, le meilleur marqueur du football professionnel sur une année civile (91 en 2012) ou encore le joueur ayant remporté le plus de trophées avec Barcelone, 35 en tout, dont quatre Ligues des champions (2006, 2009, 2011, 2015).
Le lutin a aussi collectionné six Ballons d’Or, mieux que Cristiano Ronaldo (5), Cruyff, Michel Platini, Marco Van Basten (3).
Au-delà des chiffres, l’Argentin a laissé des souvenirs impérissables aux supporters catalans, notamment lors des clasicos contre le Real Madrid, de son triplé de 2007 au 6-2 infligé au rival madrilène sur ses terres en 2009 en passant par la « manita » (5-0) réussie l’année suivante au Camp Nou.
C’est dire si à Barcelone, depuis les débuts professionnels de « Leo » en 2004, on s’est souvent reposé entièrement sur le petit prodige arrivé en 2000 de Rosario.
Et au fil des années, le FC Barcelone, qui se réclame plus qu’un club, s’est heurté au poids de cet attaquant devenu plus qu’un joueur.