Les Expos de Washington
Le titre de ma chronique est teinté d’ironie, mais il vient évoquer la renaissance de l’histoire d’une franchise de baseball qui a vu le jour en 1969 à Montréal. Débutons avec la triste histoire de l’édition 1994 des Expos pour rafraîchir la mémoire des lecteurs.
1994, c’est l’année de la grève dans le baseball majeur. Le conflit causera l’annulation d’une partie de la saison régulière et des séries éliminatoires, incluant la Série mondiale en plus de retarder le début de la saison suivante. Les propriétaires étaient convaincus de pouvoir mettre fin à l’escalade des salaires. Une fausse appréhension puisque les salaires n’ont jamais cessé de grimper en flèche.
Les amateurs de baseball du Québec ont été les grands perdants de ce conflit. Au moment de l’arrêt des activités, les Expos avaient la meilleure fiche du baseball majeur. Les amateurs n’ont jamais pardonné aux propriétaires et à l’Association des joueurs de ne pas avoir conclu une entente. Et surtout de les avoir privés d’une véritable course au championnat qui aurait pu se conclure par une participation à la Série mondiale.
LE GRAND MÉNAGE
Avant le début de la saison 1995, les propriétaires des Expos, avec Claude Brochu en tête, ont décidé de laisser partir leurs joueurs vedettes au lieu de leur accorder un contrat à long terme. Pourtant le calcul était simple. Si tu gagnes, les partisans seront nombreux dans les gradins. Et de fortes assistances peuvent être salutaires dans les négociations pour la construction d’un nouveau stade.
Par contre, si l’équipe perd, les actionnaires peuvent peser sur le bouton de la panique et liquider les joueurs vedettes. Si les partisans boudent l’équipe, ça peut ouvrir la porte à un déménagement de la concession.
Au terme de la saison 1994, les propriétaires n’avaient aucune intention de conclure des ententes avec les joueurs étoiles. Le manque de vision des propriétaires des Expos a coûté une franchise du baseball majeur.
LES EXPOS DE WASHINGTON
À la fin de la campagne de 1994, les Expos ont laissé partir Larry Walker, Marquis Grissom et John Wetteland, le noyau de l’équipe, pour des grenailles. Le commissaire du baseball de l’époque, Bud Selig, un grand ami du président des Expos Claude Brochu n’a jamais contesté le départ des joueurs vers d’autres cieux.
En 2005, les Expos ont levé les voiles vers Washington. Depuis leur conquête de la Série mondiale en 2019, les Nationals de Washington sont devenus des clones de la franchise des Expos. De la formation de 2019, ils ont laissé partir des joueurs vedettes dont le redoutable joueur de troisième but, Anthony Rendon. Cette année-là, ils ont imité à merveille les Expos en se débarrassant de quelques vedettes qui ont gagné la Série mondiale avec les Nationals : Max Scherzer, qui est comparable à Pedro Martinez avec les
Expos, Trea Turner, Yan Gomes et David Hudson.
BRAVO AUX JAYS
En juin, le président des Blue Jays, Mark Shapiro avançait que son organisation serait active sur le marché des échanges afin d’obtenir les joueurs clés qui pourraient jouer un rôle clé dans la course aux séries. Il a tenu parole. Toronto a acquis l’excellent lanceur partant José Berrios ainsi que les releveurs, Brad Hand, Trevor Richards, Adam Cimber, et le voltigeur Corey Dickerson. Maintenant, il appartient au gérant et ancien joueur des Expos Charlie Montoyo de guider l’équipe vers les séries.
Si Charlie a besoin de conseils pour gérer ses releveurs, il n’a qu’à communiquer avec son ancien gérant chez les Expos Felipe Alou qui était un maître en la matière.
MÉNAGE CHEZ LES CUBS
La famille Ricketts, propriétaire des Cubs, a laissé partir il y a quelques jours leurs trois vedettes, Javier Báez, aux Mets, Anthony Rizzo, aux Yankees et Kris Bryant, aux Giants. Les partisans des Cubs peuvent assister à des matchs dans un stade rénové, mais le produit sur le terrain laisse à désirer. Les prochaines saisons s’annoncent ardues au Wrigley Field.