Le Journal de Montreal

Baigneurs téméraires en manque de plage à Montréal

Le peu d’accès à l’eau dans la métropole amène les gens dans des lieux interdits

- ÉTIENNE PARÉ texte ci-contre). (voir

Des groupes réclament haut et fort l’aménagemen­t de plus de plages autour de Montréal, sans quoi les gens continuero­nt d’aller se baigner dans des endroits qui ne sont pas sécuritair­es.

« Les gens vont se baigner dans des rapides, y compris des familles, et c’est très dangereux. On pourrait contrer tout ça s’il y avait une plage digne de ce nom », martèle Pierre-Paul Sénéchal, président du GIRAM, un organisme qui milite entre autres pour un meilleur accès à l’eau.

Les chutes Dorwin, à Rawdon, dans Lanaudière, et les chutes Wilson, à Saint-Jérôme, dans les Laurentide­s, ont longtemps été deux endroits prisés à moins d’une heure de route de la métropole

Certes, quelques petits points d’eau existent ici et là à Montréal, comme la plage de Verdun ou encore celle du Cap Saint-Jacques.

Mais selon M. Sénéchal, la seule plage « digne de ce nom » se trouve dans le parc national d’Oka, à une heure du centre-ville.

« C’est largement insuffisan­t pour une agglomérat­ion de 4 millions de personnes, maintient-il. Ce n’est pas pour rien que les gens partent dans le Maine [aux ÉtatsUnis]. Si on avait plus de plages, on pourrait plus retenir nos touristes. »

UNE PISCINE DANS LE FLEUVE

La Fondation Rivières abonde dans le même sens et en profite pour revenir à la charge avec le projet de piscine flottante sur le fleuve, à la hauteur le Vieux-Port, quitte à déplacer la marina qui s’y trouve présenteme­nt. « Il y a aussi le site de Bellerive, dans le secteur de Tétreauvil­le [à Montréal], qui pourrait être intéressan­t », renchérit Christian Généreux, responsabl­e de la mobilisati­on à la fondation.

M. Généreux fait de l’ajout d’espaces de baignade surveillée dans la métropole une question de sécurité, mais aussi un enjeu environnem­ental.

« En ce moment, il y a beaucoup de gens qui vont se baigner n’importe où et qui laissent leurs déchets parce que ce n’est pas surveillé », dénonce-t-il, avant de préciser que l’eau à Montréal est beaucoup plus propre qu’on ne le croit.

L’aménagemen­t de plages en bonne et due forme n’est donc pas du tout farfelu, poursuit-il.

À l’Hôtel de Ville, l’administra­tion de Valérie Plante entend bien ces arguments et croit aussi que les Montréalai­s méritent d’avoir accès à plus de plans d’eau, surtout que les canicules pourraient devenir beaucoup plus fréquentes avec les changement­s climatique­s.

On souligne d’ailleurs que deux projets ont été mis en branle, dans les arrondisse­ments de Lachine et Rivière-Des-Prairies, mais aucune date d’ouverture n’est avancée pour l’heure.

MOINS QUE TORONTO ET VANCOUVER

« Il faut y aller par étape avant d’aller de l’avant. Il faut penser au trafic maritime, au niveau de contaminat­ion, à l’impact sur la biodiversi­té aussi », a énuméré Robert Beaudry, responsabl­e des grands parcs au comité exécutif.

Bien qu’elle soit entourée d’eau, Montréal est largement moins bien desservie pour la baignade que les deux autres grandes villes canadienne­s, Toronto et Vancouver, qui disposent toutes les deux de plusieurs plages à proximité de leur centre-ville.

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 ?? PHOTOS MARTIN ALARIE ET D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER ?? 1. Les chutes Wilson, à Saint-Jérôme, où des gens se trempaient les pieds dimanche. 2. Des gardes de sécurité ont été embauchés aux chutes Dorwin de Rawdon. 3. En mai, la plage du Cap Saint-Jacques, à Montréal, était fermée, mais les baigneurs l’ont prise d’assaut. 3
PHOTOS MARTIN ALARIE ET D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER 1. Les chutes Wilson, à Saint-Jérôme, où des gens se trempaient les pieds dimanche. 2. Des gardes de sécurité ont été embauchés aux chutes Dorwin de Rawdon. 3. En mai, la plage du Cap Saint-Jacques, à Montréal, était fermée, mais les baigneurs l’ont prise d’assaut. 3
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