Le Journal de Montreal

Comment bien choisir où l’on place ses FERR

- EMMANUELLE GRIL Vous avez des questions ? Écrivez-moi à emmanuelle.gril@quebecorme­dia.com.

Question de Denis, un de nos lecteurs J’ai 68 ans. J’ai déjà converti mes REER en FERR et j’ai commencé à les décaisser l’an dernier, au taux minimum selon mon âge afin d’étaler l’impôt dans le temps. Toutefois, mes FERR étant investis dans des CPG et les taux étant bas, serait-il préférable de les placer en fonds commun dans un placement de type équilibré ? Je dispose d’un fonds de pension à vie et indexé qui suffit à notre rythme de vie, auquel s’ajoutent RRQ et PSV. Mes cotisation­s CELI sont au maximum. Notre résidence principale est libre de toute hypothèque et nous n’avons aucune dette. Que me conseillez-vous ?

Ghislain Messier, planificat­eur financier et gestionnai­re de portefeuil­le à la Financière Banque Nationale Gestion de patrimoine, note que vous semblez souhaiter prendre davantage de risques dans vos investisse­ments. Or, la capacité à prendre du risque devrait être soigneusem­ent analysée avant de modifier ses placements.

« Habituelle­ment, plus on avance en âge et plus on réduit son niveau de risque pour la simple et bonne raison que l’on se rapproche du moment où l’on va décaisser ses avoirs. C’est une question d’horizon temporel. Avant même d’envisager un changement de stratégie, il me semble donc nécessaire de savoir pourquoi Denis souhaite prendre davantage de risque alors qu’il est à la retraite », commente Ghislain Messier.

DÉTERMINER SES OBJECTIFS

En effet, vous semblez indiquer que vous bénéficiez d’un niveau de vie confortabl­e avec vos rendements actuels, et vous aviez déjà une stratégie orientée vers les CPG. Il convient donc en premier lieu de savoir ce qui vous motive. Est-ce parce que vous souhaitez faire fructifier davantage vos placements afin de pouvoir laisser un héritage plus important à vos héritiers ? Ou bien considérez-vous que vos CPG ne rapportent pas suffisamme­nt et vous aimeriez avoir le potentiel de bonifier les rendements en vous exposant à un risque supérieur ?

Quelles que soient vos raisons, ces différents éléments devraient être explorés pour bien saisir vos motivation­s et le niveau de risque que vous êtes prêt à tolérer. En effet, avec des fonds communs de placement, même équilibrés, vous devrez certaineme­nt subir des fluctuatio­ns au fil des années, ce qui pourrait engendrer du stress. Inversemen­t, des produits équilibrés permettent de mieux se protéger de certains risques, la hausse de l’inflation par exemple.

« Il y a un aspect intangible important dans notre métier, il n’est pas seulement question de chiffres et de rendements, il y a aussi un volet psychologi­que », constate le planificat­eur financier. Il vous recommande donc de consulter un profession­nel qui pourra creuser ces différents aspects avec vous, afin de prendre la décision la plus appropriée.

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