Le spectateur au centre de l’action
Dans 5ème set, l’acteur Alex Lutz examine avec talent la volonté d’un joueur de tennis de revenir au top.
Premier film tourné à Roland-Garros, ce drame sportif est l’histoire de Thomas Edison (Alex Lutz), ancien joueur de tennis de 37 ans. L’homme a une obsession : revenir en première place et retrouver la gloire – ou du moins la promesse de la gloire –, connue lorsqu’il était adolescent. Contre tous, Thomas se met alors en tête de remporter le tournoi de Roland-Garros.
Le « tous », c’est d’abord sa mère, Judith (Kristin Scott Thomas), coach et plus féroce critique – elle a d’ailleurs cessé d’assister aux matchs de son fils il y a fort longtemps. Il y a ensuite sa femme, Ève (Ana Girardot), ancienne joueuse elle aussi, qui a mis un terme à sa carrière pour fonder une famille.
PSYCHOLOGIE
On pourrait penser que Thomas n’est que têtu, entêté, voire en déni de son âge, de son corps qui le lâche. Mais le sportif a un mental d’acier qui le mènera jusqu’au bout de lui-même.
Comme tous les films sportifs, 5ème set en est un sur le dépassement de soi, sur la confiance en ses habiletés, sur la foi en ses capacités. Porté par un Alex Lutz dont le visage crispé et douloureux place le spectateur au centre du court, le film de Quentin Reynaud examine la psychologie de ce sportif torturé dont l’ennemi n’est pas son adversaire, mais lui-même.
Et la fin, ouverte, permet au long métrage d’échapper aux clichés plombant habituellement de tels films.