Le statu quo pour les langues autochtones
Pas de statut particulier avec la réforme de la loi 101
Le gouvernement Legault n’entend pas profiter de la réforme de la loi 101 pour donner un statut particulier aux langues autochtones.
C’est ce qu’a indiqué le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, hier, lors d’une conférence de presse pour souligner les deux ans du dépôt du rapport Viens.
« Avant même le dépôt [du projet de] loi 96, mon collègue (le ministre Simon Jolin-Barrette) a contacté autant Makivik que l’[Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador] pour leur dire que, pour nous, il y avait un statu quo en ce sens qu’on ne veut pas changer le statut, de faire en sorte que certaines avancées du côté autochtone soient perdues », a-t-il indiqué.
Les consultations sur le projet de loi 96 sur la réforme de la 101 vont débuter la semaine prochaine à l’Assemblée nationale. Parmi les groupes invités, l’APNQL et la Communauté mohawk de Kanesatake sont appelées à se prononcer sur la réforme du ministre Simon Jolin-Barrette. Celle-ci prévoit notamment d’inscrire dans la Loi constitutionnelle de 1867 la « reconnaissance de la nation ainsi que du français comme seule langue officielle et commune du Québec ».
Le passage en commission de l’APNQL s’annonce particulièrement relevé puisque son chef, Ghislain Picard, a récemment qualifié le projet de loi 96 « d’attaque en règle contre les droits linguistiques constitutionnels des Premières Nations ».
« INACCEPTABLE », SELON QS
Le ministre Lafrenière reconnaît que la survie des langues autochtones est un « enjeu », surtout pour certaines communautés où « les gens qui maîtrisent la langue, c’est une poignée de personnes ».
« On a le même objectif quand on parle à la nation québécoise et aux différentes nations sur le territoire du Québec : on veut préserver notre culture, notre langue », a-t-il expliqué.
Le statu quo est « inacceptable » dans le contexte où certaines langues autochtones sont en train de disparaître, a réagi Québec solidaire. « Il est plus que temps de reconnaître que les premières langues parlées sur le territoire du Québec ont droit à un statut particulier et on doit faire mieux pour les protéger et les développer », a déclaré la co-porte-parole du parti, Manon Massé, par voie de communiqué.