Les fusillades occupent les chiens
Les 15 animaux policiers du SPVM sont particulièrement sollicités depuis le début de l’année
En raison de l’accroissement du nombre de fusillades depuis un an à Montréal, les chiens de l’escouade canine de la police n’ont jamais été autant sollicités.
« Ils vont sur place à chaque fois qu’il y a usage d’une arme à feu », confirme le commandant du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Francis Brodeur.
Il est chef des patrouilles spécialisées, incluant l’escouade qui compte quinze bergers allemands et bergers belges.
« Sur une scène de crime, les animaux sont déployés pour localiser des indices, comme les armes utilisées et les douilles rejetées dans les environs. Ils peuvent aussi servir à pister les suspects, voire à les intercepter. »
« Ça arrive, occasionnellement, de voir un chien intercepter un fugitif », dit le policier.
Si le SPVM est incapable de donner des chiffres exacts quant au nombre de missions de l’escouade canine depuis le début de l’année, on sait que 100 fusillades ont été répertoriées sur le territoire entre le 1er janvier et le 28 août 2021.
On en recensait 115 pour toute l’année passée.
TOUT EST DANS LE NEZ
« Le flair canin est 1000 fois plus sensible que l’odorat humain ; il peut identifier des détails très utiles pour les enquêteurs », commente le criminologue Maurice Cusson, auteur de plusieurs travaux sur l’enquête et les méthodes de renseignement.
Par exemple, les chiens peuvent identifier des objets que les suspects ont touchés et retracer leur parcours sur une scène de crime ; des éléments qui pourraient servir au procès. Le chien joue également un rôle dissuasif en cas d’altercation. L’animal est d’ailleurs considéré par le service policier comme une « arme intermédiaire », pour reprendre les mots du commandant Brodeur. Chaque maître-chien doit suivre une formation avant de recevoir son accréditation.
Pitou exercera, jusqu’à sept jours par semaine, le métier de chien policier, une carrière qui s’étend sur environ huit années à partir de l’âge de deux ans.
En raison de la « stabilité hormonale » de ces agents spéciaux, le SPVM n’engage que des mâles, précise la porte-parole, Anik de Repentigny.