Découverte de la matière manquante dans l’Univers
PARIS | (AFP) Des scientifiques ont cartographié pour la première fois un vent galactique, le réservoir de gaz d’une galaxie, et ainsi observé une partie de sa matière « manquante », selon une étude parue jeudi.
Les galaxies sont constituées avant tout d’une mystérieuse matière noire, de nature inconnue et donc invisible, et pour environ 16 % seulement de matière baryonique, celle des atomes et molécules de l’Univers visible. La matière « manquante » serait renvoyée dans l’espace par le vent galactique, une nébuleuse de gaz et de poussière provoquée par l’explosion d’étoiles au sein de la galaxie.
Une équipe internationale menée par des chercheurs du Centre de recherche d’astrophysique de Lyon (Cral) a cartographié une telle nébuleuse de matière manquante à l’aide du spectrographe Muse, couplé au Très grand télescope (VLT) de l’Observatoire européen austral installé dans le désert chilien de l’Atacama.
Des chercheurs avaient déjà observé des nébuleuses de galaxies, mais beaucoup plus diffuses. Cette fois, l’observation de Gal1, une galaxie assez jeune d’environ un milliard d’années, a mis en évidence
« un nuage de gaz produit par ces vents galactiques, qui s’échappe des deux côtés du disque de la galaxie, par deux cônes asymétriques ».
Ce nuage persistant s’étend jusqu’à plus de 80 000 années-lumière du centre de Gal1. À titre de comparaison, le diamètre de notre Voie lactée est d’environ 100 000 années-lumière.