Lettre à Steven Guilbeault
Cher Steven,
À deux jours des élections, je m’adresse à toi malgré le pipeline qui me traverse l’estomac. Même si ce texte me vaudra les foudres d’ami.e.s et d’allié.e.s.
L’urgence environnementale est telle qu’on n’a pas le temps de s’enfarger dans la partisanerie. Le moment est venu de mettre nos egos de côté, d’unir nos forces pour prévenir le pire.
Un virage radical et immédiat est nécessaire pour échapper à la trajectoire catastrophique sur laquelle l’humanité est engagée. Les feux de forêt, les canicules et les inondations de cet été sont un avant-goût de ce qui s’en vient.
Pour mettre en oeuvre les solutions politiques qui s’imposent, on a besoin d’écologistes au Conseil des ministres. Pas seulement dans l’opposition.
Voilà pourquoi il faut que tu sois au pouvoir à Ottawa.
Je connais ton engagement profond pour l’environnement et la justice sociale. Même si on n’est pas toujours d’accord sur les stratégies, je sais que tu fais de la politique pour les bonnes raisons.
Sans même être à l’Environnement, en deux ans, tu as élevé les ambitions. Tu as contribué à mettre en place des mesures dont les bénéfices se feront sentir dans quelques années.
On a cependant besoin que le Parti libéral en fasse plus. Beaucoup plus.
Par habitant, nous sommes les septièmes plus grands émetteurs de GES au monde. On dépasse la Chine, l’Inde et la Russie.
Il faut commencer à fermer la valve des énergies fossiles dès maintenant, même si on aurait dû s’y mettre il y a 30 ans.
On dit souvent que la politique est l’art du possible et donc des compromis. Le défi est gigantesque dans un pays pétrolier comme le Canada.
Habitant dans une circonscription pivot en Estrie, lundi je voterai pour les libéraux. Je le ferai d’abord pour éviter l’élection des conservateurs climatosceptiques. Mais aussi parce que j’aimerais que mon vote contribue indirectement à ta présence en position de pouvoir à Ottawa.
Steven, j’ai confiance en toi. STP, ne me déçois pas.