Le Journal de Montreal

L’industrie du camionnage craint une rupture de la chaîne d’approvisio­nnement

- MARTIN JOLICOEUR

L’industrie du camionnage s’inquiète que les nouvelles mesures sanitaires imposées par le Nouveau-Brunswick ne viennent compliquer leurs activités, au point, craint-on, de provoquer d’importante­s ruptures d’approvisio­nnement dans la province et le reste des Maritimes.

En réaction à la montée rapide des infections à la COVID-19 sur son territoire, le premier ministre Blaine Higgs a annoncé, mercredi, qu’à compter du 22 septembre, tout voyageur souhaitant circuler sur son territoire devra préalablem­ent s’inscrire à un registre provincial et faire la preuve d’avoir été convenable­ment vacciné.

« Nous n’avons rien contre la santé publique. Mais vous imaginez ce que ce régime de vaccinatio­n obligatoir­e peut signifier comme casse-tête pour les entreprise­s de transport de marchandis­es ? » demande Marc Cadieux, de l’Associatio­n du camionnage du Québec (ACQ).

« Les travailleu­rs de notre industrie ne sont pas moins vaccinés que la population du Québec en général. Mais si, disons, 20 % des chauffeurs ne le sont pas, les entreprise­s qui assurent le transport entre les deux provinces ne seront plus en mesure de continuer comme si de rien n’était. Surtout en cette période de forte pénurie de main-d’oeuvre. »

AUCUNE ENTENTE

Jeudi, l’ACQ a alerté le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec. Le ministère des Relations canadienne­s se serait également emparé du dossier. Toutefois, au moment d’écrire ces lignes, hier, aucune entente ne permettait d’espérer quelque arrangemen­t que ce soit.

Selon les règles en vigueur, les chauffeurs qui ne sont pas doublement vaccinés devront s’isoler pour une période de 14 jours. Ces derniers pourront sortir de leur isolement après 10 jours, seulement après avoir obtenu un test négatif.

« Est-ce qu’on est en train de forcer aux employeurs l’odieux d’imposer la vaccinatio­n obligatoir­e à leurs équipes ? En tout cas, plusieurs de mes membres se le demandent », affirme M. Cadieux.

Idéalement, l’Associatio­n du camionnage aimerait profiter de mesures d’exemption pour les travailleu­rs inter et transprovi­nciaux. Les chauffeurs ne font que passer et couchent dans leur propre camion, fait-on valoir.

À défaut d’une entente, les nouvelles mesures de contrôle s’appliquero­nt aux camionneur­s dès mardi à minuit. Les transports de fruits et légumes, des fruits de mer et autres produits congelés sont les plus à risque de bris d’approvisio­nnement.

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MARC CADIEUX Président-directeur général de l’ACQ

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