L’opposition dénonce l’ingérence de l’Alberta
PLQ, QS et PQ unis devant une campagne propétrole
Les partis d’opposition dénoncent la « propagande » propétrole de l’Alberta et veulent mettre fin à cette « ingérence ».
« On comprend que les conservateurs sont les grands amis de François Legault, mais on doit se tenir debout face à cette tentative d’ingérence », a déclaré la cheffe libérale Dominique Anglade. Le PLQ parle de « propagande réactionnaire ».
Manon Massé, de Québec solidaire, demande à François Legault de décrocher le téléphone et d’appeler Jason Kenney pour lui dire que « le Québec n’est pas achetable ».
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon croit que la province de l’Ouest « tente de corrompre notre démocratie avec une campagne de désinformation ».
WAR ROOM ALBERTAIN
a révélé hier matin que le Centre de l’énergie canadienne (CEC), le propétrole fondé par Jason Kenney, veut lancer une offensive de relations publiques pour « créer un mouvement social » afin de contrer la perception négative du secteur canadien de l’énergie.
Le Québec, où les projets d’oléoduc et de gazoduc TransCanada Energy et Énergie Est se sont cassé les dents en raison d’une forte opposition de la population, est spécifiquement visé par la campagne.
Les messages clés : « Les produits pétroliers sont tout autour de nous », « Faisons la promotion de l’énergie canadienne » et « Le pétrole et le gaz canadiens devraient toujours être le premier choix ».
Pour Manon Massé, qui a déposé jeudi un projet de loi antipipeline, c’est la démonstration que l’Alberta ne lâchera pas le morceau.
« Voilà exactement la raison pour laquelle il fait l’exploration, l’extraction et la prolongation du réseau de distribution du pétrole et du gaz naturel », indique-t-elle.
LOBBY
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon affirme de son côté que le gouvernement du Québec doit « démontrer qu’il protège la démocratie québécoise de la corruption et des mensonges de l’Alberta ».
Il estime que le Québec doit absolument faire l’indépendance pour rompre avec ce lobby.
De son côté, le cabinet du ministre de l’Environnement Benoit Charette invite le Centre canadien de l’énergie à consulter le plan et les objectifs du gouvernement du Québec pour atteindre ses cibles de réduction de GES, sans toutefois utiliser le mot « ingérence » pour décrire la manoeuvre.
« Peu importe le montant d’argent que veut dépenser l’Alberta pour faire la promotion de ses secteurs pétrolier et gazier, ça ne sera pas suffisant pour faire déroger notre gouvernement de son plan afin de réduire nos émissions de GES », indique-t-on dans une réponse écrite.
« Il n’y a pas de projet actif, pétrolier ou gazier, au Québec présentement et il n’y a pas d’appétit pour ce type de projets », écrit-on.