Le Journal de Montreal

Les carottes

- MICHEL BEAUDRY michel.beaudry@ quebecorme­dia.com

Les deltatas, les covidiots, les complotris­tes, les touristata­s (de la Floride, vous vous souvenez ?) et maintenant les woke.

Moi, j’étais certain que cette époque infantilo-vociférant­e de criage de noms était dépassée, révolue. Mais non. Après les blokes et les wops d’autrefois, j’ai pensé qu’on avait évolué, que ce comporteme­nt bébête et enfantin ne reviendrai­t jamais.

Eh non ! Le problème est que ça me rappelle quand j’étais enfant à Sainte-Émélie, alors qu’il y avait un fatigant qui m’appelait « carotte » parce que j’avais du roux dans les cheveux.

S’il était assez près de moi pour que je puisse lui foutre une taloche sur le nez, il se gardait une petite gêne.

Dès qu’il avait de la distance, assez pour se sauver, il rappliquai­t : « Salut Carotte… »

Et, même si je ne voulais pas le montrer, il me mettait hors de moi. Je ne l’ai jamais oublié et, depuis, lorsque je vois des gens se crier des noms, c’est plus fort que moi, je pense carotte.

Par ailleurs, je suis toujours un peu surpris que ça se produise en chambre, à l’Assemblée nationale ou aux Communes.

Ces augustes lieux devraient être des endroits où s’exposent le savoir, la logique et le respect. Mais non. On est capable du pire au nom de la rivalité, de la joute, de l’antagonism­e entre les formations politiques, et ça ne s’améliore pas avec le temps. On laisse aller les gros mots et, ensuite, on passe à la période des excuses.

DEPUIS TOUJOURS

Pouvez-vous hisser le débat d’un cran ? Des enfants peuvent vous entendre, sinon, des étrangers pourraient vous comprendre et juger notre population en fonction du comporteme­nt de ses élus.

En outre, il y a l’effet d’entraîneme­nt. Quand un le fait, les autres finissent par emboîter le pas. Surtout quand c’est le premier ministre qui prend les commandes dans le cirque.

On monte sur nos grands chevaux lorsqu’on se fait traiter de raciste par une animatrice de télé, mais on sait très bien qu’elle n’est pas la première ni la seule à le faire. J’en ris, et quelle vieille histoire !

Quand il y a une petite ambiance de haine ou de dissension dans le pays, la coupure se réinstalle toujours à la même place, par-dessus la plus vieille cicatrice : entre les frogs et les blokes, entre les têtes carrées et les grenouille­s, entre nous et eux. Rien de neuf sous le soleil. Au contraire, c’est vieux comme la terre où poussent les carottes.

TI-PAQUET

√ Dans cette campagne électorale, il y a débat en

français et on se débat en anglais.

√ Le savon pour les cheveux aurait été inventé à

Québec par Samuel de Shampoing.

√ Confirmé. Beaucoup de candidats tomberont

avant les feuilles.

√ Qu’est-ce qui fait le plus mal ? L’arrivée de l’automne ou la fin de l’été ?

√ Tellement chaud en Californie, même au baseball,

les manches sont courtes.

√ Tellement chanceux qu’il a déjà terminé premier

dans un concours de circonstan­ces.

√ Qu’y a-t-il dans un dictionnai­re médical ? Des

maux.

√ Y a-t-il plus de téléphones intelligen­ts ou d’intelligen­ts au téléphone ?

√ Y me semble que ça fait longtemps que Justin ne

nous a pas envoyé un chèque. À DEMAIN AUX SPORTS.

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