Le Journal de Montreal

SÉPAQ ANTICOSTI REMARQUABL­E RETOUR EN FORCE

- Spot, Pour en savoir plus : 1 800 463-0863 ou sepaq.com/anticosti

La plus grande pourvoirie de chasse au chevreuil au monde peut se targuer de faire face à d’heureux problèmes.

Au coeur du golfe Saint-Laurent, on retrouve une île giboyeuse de 8000 km² qui abrite une impression­nante population de cerfs de Virginie.

Les conditions climatique­s à l’île d’Anticosti y sont toutefois très rigoureuse­s et elles ont souvent bousculé le cycle de vie des cervidés.

Imaginez, il y a eu des hécatombes hivernales en 2003 et en 2008 qui ont chaque fois décimé plus de 40 000 bêtes.

En décembre 2019, on nous présentait un vieil inventaire peu reluisant datant de 18 mois. Celui-ci en a fait sourciller plus d’un et a été contesté par plusieurs résidents de Port-Menier.

On expliquait que la principale raison de cette diminution était reliée aux abominable­s hivers 2014 et 2015 et aux printemps tardifs accompagné­s de verglas.

RÉJOUISSAN­T

Heureuseme­nt, les trois derniers hivers ont été très cléments.

Ce qui a incroyable­ment aidé le cheptel à remonter la pente, ce sont les mois de janvier à avril 2021, lors desquels il n’y a eu au total que 101 cm de neige et aucun important verglas qui est meurtrier pour ces bêtes souvent à bout de souffle à cette période de l’année.

Sépaq Anticosti occupe la moitié de la superficie de l’île qui fait rêver tous les chasseurs de chevreuil, soit 4000 km².

« Lors de la préparatio­n de présaison du territoire et des sentiers, nos employés n’ont découvert aucune carcasse, jubile le directeur Robin Plante. De plus, le phénomène de résilience de cette espèce est si fort, qu’on observe maintenant une hausse marquée au niveau de la reproducti­on. La très grande majorité des femelles ont eu deux rejetons, voire des triplets dans certains cas. La chasse s’annonce pour être excellente cet automne. »

Aux dires de certains intervenan­ts, avec une concentrat­ion dépassant les 22 spécimens au km², la population d’Anticosti était en surcapacit­é et la nature ne pouvait malheureus­ement plus nourrir toutes les bouches.

De nos jours, on semble avoir atteint un équilibre avec une densité approximat­ive de 10 à 12 bêtes au km², ce qui représente un des meilleurs endroits de la province.

PAS MOINS DE 110 CHEVREUILS

J’avais entendu beaucoup de « blabla » et je voulais le confirmer en personne. Lors d’un séjour, qui s’est déroulé il y a quelques jours à peine, j’ai franchemen­t été impression­né par ce que j’ai pu constater.

Le premier matin, en arrivant à mon

il y avait un gros 10 pointes qui faisait le guet, comme pour nous narguer, et il a décampé à la première occasion. J’ai vu un minimum de 110 chevreuils (dont plusieurs au crépuscule).

Lors des journées suivantes, les bêtes semblaient plus tendues à l’approche d’une dépression météo, mais je voyais quand même 20 à 25 cervidés quotidienn­ement.

Ma partenaire et moi avons déjoué nos quatre chevreuils et surtout, surtout, manqué de nombreuses opportunit­és orchestrée­s par des vents et

des pluies qui rendaient le gibier fort nerveux.

RÉSERVEZ TÔT

« Les Québécois se sont réappropri­é ce joyau ceinturé d’eau de 222 km de longueur par 56 de largeur. Nous avons réellement connu une année record. En fait, tout était complet en 2021 et tout est déjà réservé pour 2022 à l’auberge Port-Menier, explique avec un large sourire le directeur de la restaurati­on, Francis Perras. Il ne reste que quelques disponibil­ités au pavillon McDonald qui a été complèteme­nt rénové et dans quelques chalets situés en bord de mer. »

Concernant la chasse, le gros problème, c’est que tout, mais absolument tout est vendu pour cette année. Il est donc souhaitabl­e de marquer à son agenda les dates du 15 décembre au 15 janvier, quand plus de 256 places seront attribuées par tirage au sort.

Ceux qui sont venus cette année auront priorité pour renouveler leur séjour l’automne prochain. Il y a une liste d’attente (qui semble être de plus en plus longue) pour tous les différents forfaits, allant des camps modiques aux combinés royaux.

LA RELÈVE

Le directeur, qui supervise plus de 80 employés, se félicitait de sa nouvelle équipe composée principale­ment de recrues dans la force de l’âge qui, dans plusieurs des cas, remplacent des travailleu­rs qui ont pris une retraite bien méritée, comme Jean-Paul English et Wilbrode Tremblay que j’ai fréquemmen­t côtoyés à Vauréal.

Comme à plusieurs autres endroits, le réseau de la Sépaq souhaite prioriser le service à la clientèle, et les dirigeants misent sur le bien-être de leur main-d’oeuvre qui est souvent difficile à recruter dans des lieux si éloignés.

DANS LE BOIS

Une étude réalisée en collaborat­ion avec l’Université Laval, pour le compte de la Sépaq, démontrait que 90 % des amateurs ne s’éloignaien­t pas à plus de 300 mètres des routes principale­s et secondaire­s, et ce, même s’ils sont outillés gratuiteme­nt.

À son arrivée, chacun reçoit une carte papier détaillée avec tous les sentiers numérotés, le couvert forestier et les différente­s interventi­ons et coupes, les cours d’eau présents, les tourbières, etc. Les clients sont même invités à télécharge­r l’applicatio­n Avenza et les cartes numérisées et géoréféren­cées de Sépaq Anticosti. Ces dernières révèlent les 2700 km de sentiers balisés et de nombreux sites en arrière-plan aux nemrods qui souhaitent partir à l’aventure.

La clientèle capture en moyenne 1,73 cerf par chasseur, tous segments confondus.

Tout le monde pourrait attraper ses deux bêtes. Mais la nature humaine fait en sorte qu’on veut être plus sélectif. Retenez qu’on y intercepte entre 30 et 50 bucks arborant 10 pointes et plus par année.

« On voit plus de 600 mâles ornés de huit pins par automne, sur une récolte possible de 4800 cerfs. Nous ne prélevons donc qu’un faible pourcentag­e de la population active », spécifiait le directeur de Sépaq Anticosti, Robin Plante.

 ??  ??
 ?? PHOTOS COURTOISIE ??
PHOTOS COURTOISIE
 ??  ?? On peut voir sur le cliché de gauche le guide Jean-Paul English, qui vient de prendre sa retraite, avec un beau mâle déjoué par une jeune initiée, Érika Grenier. Ci-dessus, c’est en m’aventurant au-delà des sentiers battus, dans une tourbière bordée par une plaine, que j’ai pu prélever ce buck.
On peut voir sur le cliché de gauche le guide Jean-Paul English, qui vient de prendre sa retraite, avec un beau mâle déjoué par une jeune initiée, Érika Grenier. Ci-dessus, c’est en m’aventurant au-delà des sentiers battus, dans une tourbière bordée par une plaine, que j’ai pu prélever ce buck.

Newspapers in French

Newspapers from Canada