Une autre adolescente tuée sur une route mal éclairée
La jeune fille de 13 ans a été happée sur un chemin qui n’avait pas de trottoir également
Une adolescente de 13 ans happée vendredi soir sur une route sombre du Centre-du-Québec a succombé à ses blessures hier, quelques jours seulement après le décès d’un autre jeune dans des circonstances similaires.
« C’est mal éclairé et des gens partent du stop en trombe », déplore la mère de la jeune Emily Villeneuve, Nathalie Demers, qui a pris la peine de dire quelques mots malgré la vive douleur, pour dénoncer le coin où sa fille a perdu la vie.
Des voisins du secteur ont confirmé hier qu’il y a très peu de lumière sur le boulevard Saint-Joseph Ouest, à Saint-Majorique-de-Grantham, près de Drummondville, où la jeune fille a été happée vendredi vers 19 h. Il n’y a pas non plus de trottoir.
Durant la journée, des proches endeuillés sont venus se recueillir sur les lieux de l’accident, où des fleurs et des peluches ont été déposées en mémoire de l’adolescente.
La blessure était cependant trop vive
pour la famille de la victime passionnée de chevaux, qui ont préféré ne pas se prononcer plus pour le moment.
Les témoignages se sont néanmoins multipliés sur les réseaux sociaux, ne tarissant pas de compliments pour la jeune Emily.
TOUT LE MONDE SE CONNAÎT
« Ça fait une onde de choc dans le village parce que tout le monde se connaît », relate au Journal un jeune voisin de 16 ans, qui a été témoin du drame avec des amis.
« À première vue, il n’y a pas d’éléments criminels qui seraient en cause. La boisson et la vitesse n’auraient pas joué un rôle », explique Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole pour la Sûreté du Québec (SQ).
Il s’agit du deuxième piéton tué sur une route sans trottoir ni lampadaire en deux semaines. Le 29 septembre, Émile Martineau, 16 ans, a été victime d’un délit de fuite sur un tronçon mal éclairé et sans trottoir à Saint-Lin-Laurentides.
Avec le soleil qui se couche de plus en plus tôt en automne et les températures pluvieuses, l’inspecteur retraité du Service de police de la Ville de Montréal, André
Durocher, rappelle aux piétons de doubler de vigilance et de porter des vêtements réfléchissants.
« Quand il y a de la pluie ou de la bruine en suspension dans l’air, les phares des voitures se reflètent là-dessus, et les piétons deviennent invisibles », explique-t-il.
Car même avec des lampadaires, le résultat aurait pu être le même, selon lui.
S’ASSURER D’ÊTRE VU
« Il faut regarder des deux côtés de la rue avant de traverser, mais il faut aussi s’assurer d’être vu par l’automobiliste. C’est une responsabilité partagée », ajoute-t-il.
Anne Marie Dussault Turcotte, porte-parole pour la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) abonde dans le même sens, en rappelant aux automobilistes de demeurer attentifs.
« On n’est plus nécessairement habitué de voir des piétons dans l’obscurité. L’été, quand il fait noir à 22 h, il n’y a pas d’écoliers qui marchent, par exemple », dit-elle.
Elle conseille aux piétons de marcher à l’inverse de la circulation s’il n’y a pas de trottoir, afin d’être plus visible.