Le Journal de Montreal

50 M$ de plus pour la recherche au Québec

- MATHIEU-ROBERT SAUVÉ

Le professeur Rémi Quirion était une étoile de la recherche sur les maladies du cerveau à l’Université McGill quand il a été nommé « scientifiq­ue en chef » du Québec, en 2011. À la tête des Fonds de recherche du Québec, dont le budget annuel avoisine les 250 millions $, il conseille le gouverneme­nt en matière de développem­ent de la recherche et de la science.

Quel effet a eu la pandémie sur la communauté scientifiq­ue ?

Certaineme­nt un effet stimulant. On n’aurait pas pensé qu’une mobilisati­on internatio­nale permettrai­t la découverte de vaccins contre une maladie si complexe en un si court laps de temps. Je pense en particulie­r aux vaccins à ARN qui n’étaient encore récemment qu’une possibilit­é théorique. Il y a eu une collaborat­ion non seulement d’un pays à l’autre, mais d’un secteur à l’autre : les entreprise­s privées avec les université­s ; la recherche fondamenta­le et appliquée. Il faut souligner que ces découverte­s se sont réalisées sans compromett­re la qualité de la recherche.

Est-ce que cette mobilisati­on a touché le Québec ?

Oui, dès les premiers mois de la crise, dans sa mise à jour économique de 2020, le gouverneme­nt a débloqué une enveloppe spéciale de 50 millions $ pour nos chercheurs et chercheuse­s, ce qui a permis le lancement de multiples projets qui auraient pu prendre des mois, voire des années à démarrer. Je crois que ces initiative­s ainsi que de nombreuses autres nous prépareron­t à de nouvelles maladies que nous ne pouvons même pas anticiper encore.

L’accent sur les sciences de la santé ne risque-t-il pas de se faire au détriment des sciences humaines et sociales ?

Je ne crois pas. La société actuelle comporte de multiples défis à relever. Il faut prévenir les prochaines crises de santé publique, mais aussi trouver des solutions aux problèmes et défis liés aux changement­s climatique­s, au vieillisse­ment de la population, à la radicalisa­tion, aux inégalités sociales et autres… Et pourquoi ne pas appliquer les méthodes qui nous ont permis de produire rapidement des vaccins à d’autres secteurs ?

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RÉMI QUIRION Scientifiq­ue en chef du Québec

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