PASSION ET PRESSION
Depuis quelques jours, le mot « pression » est utilisé à toutes les sauces, singulièrement à Montréal. Alors, en ce beau dimanche, soyez au goût du jour et enfilez les chaussures du coach.
Déjà, vous le connaîtrez mieux en repérant la page de Rodger Brulotte qui, aujourd’hui, lui est consacrée dans
Le Journal (page 26).
Dominique Ducharme est de cette catégorie que le Québec développe merveilleusement bien : les instructeurs de carrière. Ceux qui sont patients, qui passent par toutes les étapes d’apprentissage. Ils n’ont pas joué dans la NHL, mais ils ont étudié, ils ont fait leurs classes et ils finissent par atteindre le sommet contre vents et marées. Bob Hartley l’a dit, ça leur coule dans les veines.
Le 24 février dernier, on a donné à Ducharme les clés du club. Du jour au lendemain, c’est lui qui allait entrer dans le vestiaire et expliquer comment ça allait marcher. Il s’est rendu en finale de la coupe Stanley.
Cela tout en marchant sur des oeufs avec son titre d’instructeur « par intérim » qui avait tout le sens fragile de « en attendant ».
Dominique ne s’en est pas formalisé. Il a fait le travail qu’on lui a confié et, avouez, il l’a drôlement bien accompli. Ceux qui ont travaillé et/ou qui oeuvrent avec lui sont unanimes. Il connaît la
game dans toutes ses phases. Ceux qui ont joué pour lui sont aussi reconnaissants. Il est franc, il est honnête. Ses analyses sont préparées, ses recommandations et ses commentaires sont précis.
Lorsque vous parlez de hockey avec Dominique Ducharme, vous entrez dans son univers, dans sa passion. Il ne s’en lasse pas.
DANS LE BOUILLON
Le 13 juillet au gros soleil, Marc Bergevin a reconnu avoir mis la main sur un homme capable de diriger jeunes et vétérans, talentueux et défensifs, timides ou caractériels. Alors, le mot « intérim » a disparu et un contrat de trois ans est apparu.
Le gars de Joliette a maintenant les deux pieds sur la plus haute marche, mais aussi il prend les guides d’un club hautement médiatisé, constamment scruté, continuellement critiqué et tout le temps pressurisé. On est loin de Columbus. Voilà 28 ans que le Canadien n’a pas gagné la coupe Stanley et les partisans ne le prennent pas.
Le coach Ducharme n’a pas 50 ans et son défi en ferait trembler plusieurs. Il vient de perdre son gardien numéro un, il n’a plus son défenseur numéro un, il y a des blessés et aussi des jeunes qui tardent. À trois jours du lever de rideau, ça ne sent pas bon. Dans ses points de presse, Dominique décrit ce qu’il voit, ce qu’est la réalité, et déjà, il absorbe la fameuse et indélogeable pression. On appelle ça faire face à la musique comme un vrai chef d’orchestre. Il ne se défilera pas derrière les excuses.
Dans les embûches et impondérables, il faut tout de suite affûter l’avantage numérique, une arme de premier plan. En même temps, établir et stabiliser les unités de désavantage en commençant dès mercredi comme une des meilleures attaques du circuit à Toronto.
La pression descend doucement alors que tous les médias font leurs trios et duos.
Pour vous encourager, avant même une première mise en jeu, les inflexibles experts éliminent déjà Montréal des séries. Belle ambiance n’est-ce pas ? La pression en étoufferait plus d’un.
Dominique Ducharme, bonne chance dans la marmite !