L’aventure d’une vie
La pilote québécoise Cynthia Gauthier participera à la course dans le désert du Mint 400 à Vegas cet automne
La passion et l’adrénaline pure derrière le volant, c’est ce à quoi carbure Cynthia Gauthier. Après 18 mois difficiles, la pilote québécoise s’offre le « thrill d’une vie ». Elle participera au Mint 400, la « Great American Off-Road Race », dans le désert du Nevada en banlieue de Las Vegas en décembre.
« J’ai assisté à cette course comme spectatrice il y a plusieurs années. C’est incroyable. Je voulais vivre cette sensation. C’était sur ma bucket list de participer à cette course dans le désert », a relaté avec passion la pilote plutôt connue pour ses prouesses sur le circuit Monster Jam au volant de son camion monstre.
Mint 400 est la plus vieille et la plus prestigieuse des courses hors route en Amérique. Disputée sur 650 kilomètres dans le sable et la poussière de la grande région de Las Vegas, elle regroupe plus de 500 équipes dans près de 75 classes différentes. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, et mêmes les juniors se lancent dans le désert.
Et ce n’ est pas la bourse de 50000$ qui les attire, ce sont la célébrité et la gloire. À peine la moitié d’entre eux réussissent à passer sous le drapeau à damiers.
« L’objectif, c’est de franchir le fil d’arrivée. C’est tout un exploit en soi. On n’y pense pas, mais piloter sur un circuit hors route dans le désert durant plus de six heures avec des centaines de participants, c’est très compliqué. C’est impossible de prendre une pause », a expliqué Gauthier qui pilotera un boguey de 150 chevaux-vapeur dont la vitesse atteindra les 140 km/h.
AUTRE UNIVERS
« Les pilotes participent à cette course par passion. Elle est abordable et ouverte. L’esprit y est différent. On semble dans un autre monde », a signalé celle qui bouclera quatre tours d’environ 165 km chacun.
En effet, car en lever de rideau des festivités à Sin City, elle paradera sur la « Strip » au volant de son bolide de l’équipe Rancho Racing qui a gagné dans cette catégorie lors de la dernière édition. Un moment unique que cette fille de course attend impatiemment.
À ses yeux, cette aventure représente un voyage dans le néant. Elle ne connaît rien de plus que le spectacle auquel elle a assisté il y a près d’une dizaine d’années.
Selon elle, ses expériences de conduite en véhicule tout-terrain sur le circuit Monster Jam lui seront bénéfiques pour dompter son puissant boguey des sables.
« Je le considère comme le challenge d’une vie. J’ai fait des recherches pour me préparer et comprendre la conduite. J’ai observé que les vainqueurs doivent user de stratégie avec les arrêts de ravitaillement. Il faut gérer la course, gérer le véhicule en tenant compte de la puissance et de la durabilité. Et il faut aussi rester constant. »
Durant plus de six heures, si tout roule rondement, faut-il le rappeler…
Celle qui est plutôt habituée à piloter à 110 % sur l’adrénaline durant une courte période dans ses acrobaties durant les spectacles du Monster Jam aura à modifier son style. Déjà, elle s’entraîne en prévision de la course de décembre.
« Si tu es toujours le pied au tapis, les chances sont minces de croiser le fil d’arrivée. Je vais rouler avec ma tête », a assuré celle qui sera flanquée d’un copilote connaissant le tracé. Elle sera aussi accompagnée par une équipe de mécanos et de communications.
« Dans les préparatifs, il y a l’entraînement en endurance, l’alimentation, la modification du style de vie, a-t-elle ajouté. Tous ces sacrifices rendent cette course extraordinaire. »
UN CADEAU
En temps normal, Gauthier ne pourrait prendre le départ de ce « marathon des sables américain », car elle participerait à la série Monster Jam dans son camion Monster Mutt.
Mais le changement de case horaire au calendrier lui permet de réaliser l’un de ses nombreux rêves.
Et aussi, de terminer en beauté une difficile année 2021. Freinée comme plusieurs par la pandémie, la femme de 33 ans est gonflée à bloc depuis qu’elle a retrouvé le plaisir de piloter.
« Je peux le dire, j’ai traversé 18 mois de merde. Cette pandémie a provoqué des impacts immenses chez les gens. J’ai l’impression d’avoir perdu une année de ma vie. Jamais je n’aurais cru qu’elle me bouscule autant. »
En 2020, le circuit Monster Jam avait annulé des événements aux États-Unis et à l’international, mais avait ensuite repris ses activités. En raison des restrictions de voyage, Gauthier n’avait pas grimpé dans son gigantesque bolide.
Active et la tête remplie de projets, elle a su s’occuper, notamment avec son entreprise de soudure. Elle était toutefois éloignée de sa passion et de son carburant.
Elle a retrouvé sa vie et son camion en juin dernier. La prochaine année sera aussi synonyme de grands changements.