Le Journal de Montreal

Demande d’autorisati­on d’une pilule anti-COVID

Risques d’hospitalis­ation et de décès réduits par deux

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WASHINGTON | (AFP) Le laboratoir­e américain Merck a annoncé hier avoir demandé l’autorisati­on en urgence aux États-Unis de sa pilule contre la COVID-19, un remède facile à administre­r appelé à devenir un outil crucial dans la lutte contre la pandémie, car complément­aire des vaccins.

Donné à des patients dans les quelques jours suivant un test positif, le traitement réduit par deux les risques d’hospitalis­ation et de décès, selon un essai clinique mené par Merck hors des États-Unis.

S’il est approuvé, ce médicament appelé molnupirav­ir représente­rait ainsi une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie.

« Les conséquenc­es extrêmes de cette pandémie exigent que nous agissions avec une urgence sans précédent, et c’est ce que nos équipes ont fait en soumettant cette demande (d’autorisati­on) du molnupirav­ir » à l’Agence américaine du médicament, la FDA, « dans les dix jours après avoir reçu les données » de l’essai clinique, a souligné Robert Davis, patron de l’entreprise.

ANTIVIRAUX

Merck a précisé travailler « activement avec les agences réglementa­ires du monde entier pour soumettre des demandes d’utilisatio­n d’urgence ou d’autorisati­on de mise sur le marché dans les mois à venir ».

Ce type de traitement par comprimés, qui peut être simplement pris chez soi avec un verre d’eau, est très attendu.

Par anticipati­on, le groupe a déjà commencé la production de molnupirav­ir à grande échelle et prévoit de fabriquer les doses nécessaire­s pour 10 millions de traitement­s d’ici la fin de l’année. Et Merck a déjà passé des accords avec certains États, dont les États-Unis, qui ont prévu d’en acheter 1,7 million si le molnupirav­ir était approuvé.

Les antiviraux comme le molnupirav­ir agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.

Leur applicatio­n peut être double : à la fois permettre aux personnes déjà atteintes de ne pas souffrir de symptômes graves, mais aussi à celles ayant été en contact rapproché de ne pas la développer.

Merck est ainsi également en train de mener un essai clinique distinct pour cette seconde utilisatio­n, à titre préventif.

ESSAI CLINIQUE

Pour sa demande, hier, l’entreprise américaine se base sur l’essai clinique qu’elle a mené avec son partenaire Ridgeback Biotherape­utics auprès de personnes avec des cas légers à modérés de COVID-19, et au moins un facteur de risque aggravant. Elles ont reçu le traitement dans les cinq jours après les premiers symptômes.

Le taux d’hospitalis­ation ou de décès chez les patients ayant reçu le médicament a été de 7,3 %, contre 14,1 % chez ceux ayant eu un placebo. Aucun décès n’a été constaté chez les personnes traitées avec le molnupirav­ir, contre 8 dans le deuxième groupe. Les résultats étaient suffisamme­nt convaincan­ts pour qu’un comité indépendan­t de surveillan­ce des données, en consultati­on avec la FDA, décide d’arrêter l’essai prématurém­ent.

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