Le Journal de Montreal

Samuel Gauthier

alias Hugo

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Comédien depuis l’âge de 14 ans – il a débuté avec deux ans de figuration, puis a tenu un premier rôle d’importance deux ans plus tard dans le film Il était une fois les Boys –, Samuel Gauthier, 25 ans, n’est pas friand des entrevues et de la poudre aux yeux souvent inhérente à son métier de comédien. C’est toutefois avec une immense générosité et beaucoup d’ouverture que le garçon se confie sur son amour du jeu et de l’art en général.

« Depuis mon jeune âge, l’art m’a toujours intéressé. C’est le médium parfait pour parler d’enjeux politiques, sociaux ou culturels. Les raisons pour lesquelles je fais mon métier ont changé au fil du temps. Au début, c’était pour m’évader à travers les personnage­s que j’interpréta­is. On en découvre beaucoup sur nous et on a la chance de vivre plusieurs vies différente­s à travers nos personnage­s ; on trouve en eux des forces qu’on garde, une fois le tournage terminé. Pour se connaître soi-même, il faut comparer, et ça s’applique à qui on est. Le métier me permettait d’aller voir ailleurs. Puis, avec le temps, n’étant pas la personne la plus extraverti­e qui soit (rires), j’ai voulu partager avec le public un projet que j’aurai travaillé et réfléchi, qui touche des dilemmes et des combats moraux. »

SUR LES PLATEAUX

C’est sa passion du cinéma qui a d’abord mené Samuel Gauthier sur les plateaux.

« Je voulais aller plus loin et comprendre comment ça se faisait, parce qu’à 14 ans, j’étais un petit con qui ne comprenait pas tout de la vie (rires). Je me demandais comment un même humain pouvait jouer deux personnage­s de façon aussi juste, par exemple. Tout ça me hantait, et ça me fâchait de ne pas comprendre… »

Quelques engagement­s plus tard – 30 vies, La dérape, Demain des hommes et le film Matthias et Maxime, de Xavier Dolan –, le voilà dans Les moments parfaits, dont il souligne la qualité d’écriture.

« Mon personnage a passé sa vie sur des bateaux. Ce qui l’intéresse, ce n’est ni le point A, ni le point B ; c’est un bohème téméraire qui aime le danger, les imprévus en mer, la liberté physique et mentale. Seul sur un bateau, on n’a aucune barrière. C’est quelqu’un qui veut voir les choses de ses propres yeux, et c’est un aspect qui me rejoint un peu. En arrivant chez lui, il vit un choc, car pour la première fois, il doit se poser, faire face à la situation et traverser les étapes de son deuil », termine Samuel, qui s’accomplit aussi beaucoup dans l’écriture. Il développe entre autres un long métrage présenteme­nt.

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PHOTOS COURTOISIE, KARL JESSY

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