Le Journal de Montreal

« C’est un moment important »

Antony Auclair, premier Québécois en 20 ans à inscrire un touché dans la NFL

- STÉPHANE CADORETTE

Antony Auclair aura dû patienter jusqu’à son 45e match et sa cinquième saison, mais sa persévéran­ce a rapporté lorsqu’il a inscrit dimanche son premier touché en carrière. C’est un exploit qu’aucun Québécois n’avait vécu dans la NFL depuis le 21 octobre 2001.

C’est face aux Patriots que l’ailier rapproché des Texans a capté une passe de 11 verges de Davis Mills, dans la zone des buts. Le porteur de ballon Tshimanga Biakabutuk­a avait été le dernier joueur du Québec à inscrire un touché, il y a 20 ans.

« C’est le genre d’affaire que je ne réalise pas, mais il faut prendre le temps de le réaliser. C’est un moment important, ce n’est pas banal. Quand ça fait 20 ans, c’est que c’est rare pas à peu près ! » a confié Auclair, lors d’un entretien avec Le Journal.

Seule ombre au tableau, ce moment exaltant est survenu au premier quart d’une défaite crève-coeur de 25-22, après avoir laissé filer une avance de 22-9.

« C’est dommage parce qu’on leur a donné un peu. C’est ça la NFL. Une couple d’erreurs ici et là, puis tu perds.

« Il reste que ce touché, c’est quelque chose qui manquait à ma carrière. J’en suis à ma cinquième année, j’ai un Super Bowl, j’ai beaucoup de matchs à mon actif et ce qui me manquait, c’était un touché. C’est quelque chose de plus d’accompli et je suis vraiment content, je ne peux pas le nier », a mentionné le Beauceron.

PAS PRÉVU

Le premier surpris sur le jeu a été Auclair lui-même. À la porte des buts, les Texans s’attendaien­t à une couverture homme à homme des Patriots.

L’ancien du Rouge et Or devait initialeme­nt freiner un demi défensif adverse dans son élan afin de libérer de l’espace pour Pharaoh Brown, qui devait être la première cible du jeune quart-arrière Mills. Un bon vieux pick play, en langage de football !

« Je me suis retrouvé avec personne à bloquer parce que le couvreur de Pharaoh était déjà à l’extérieur. Normalemen­t, je devais faire un tracé en coin (corner route), mais le 23 (Kyle Dugger) qui devait me couvrir a plutôt joué la course. J’ai couru et j’espérais que Davis ait vu la même chose que moi. Je me suis juste retourné plutôt que de compléter mon tracé et le ballon était là », a décrit Auclair.

« Davis a fait un très bon travail pour me repérer parce que j’étais probableme­nt sa troisième lecture sur le jeu. Si on pratiquait cinq fois ce jeu-là dans un entraîneme­nt, je n’avais jamais le ballon. Tout ce qui m’est passé par la tête, c’est : OK, il faut qu’il me lance le ballon et il faut que ça colle ! C’était un attrapé difficile, mais j’allais capter ce ballon-là, c’était sûr ! »

TRAVAIL RÉCOMPENSÉ

Pour un joueur de l’ombre comme Auclair, qui gagne avant tout son pain grâce à ses talents de bloqueur, ce touché représente une belle récompense après des années d’abnégation.

« Je n’ai jamais été le gars qui va se plaindre de ne pas avoir le ballon parce que tu deviens un cancer dans une équipe, mais aussi un cancer pour toi-même parce que tu tombes dans le négatif. Si tu priorises de faire ta job sur n’importe quel jeu, un moment donné les jeux vont venir à toi. Cette mentalité a fini par payer », a-t-il philosophé.

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PHOTO AFP La première réception d’Antony Auclair avec les Texans lui a valu son premier touché en carrière.

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