CHOINIÈRE POURSUIT SON CHEMIN
Le milieu de terrain de 22 ans ne se voit pas comme une révélation cette saison
Mathieu Choinière est sans l’ombre d’un doute l’une des belles surprises chez le CF Montréal cette saison.
À seulement 22 ans, il en est pourtant à sa quatrième saison avec l’équipe première après une formation au sein de l’Académie du club.
On le savait doué, mais c’est réellement cette saison que son potentiel se révèle pleinement.
Il a déjà disputé 20 matchs, dont 18 départs, et est devenu, le 19 septembre dernier, le joueur formé au club ayant disputé le plus de minutes avec l’équipe. Il a également marqué ses deux premiers buts en carrière.
« Je ne le savais même pas et quand j’ai vu ça, ça m’a surpris, a admis le jeune homme. Je suis vraiment choyé et reconnaissant envers tous les coachs que j’ai eus à l’Académie et envers ma famille. »
Il n’a toutefois pas l’impression d’être une révélation cette année.
« Je ne pense pas que c’est une saison d’émergence, c’est juste le fruit du travail et j’en profite au maximum. Il n’y a rien qui a changé. »
SAISON RUDE
Après une saison 2019 où il a disputé 681 minutes sur 17 rencontres, il pensait bien que les choses allaient débloquer pour lui en 2020, mais ce n’est pas ce qui s’est passé.
« En 2020 c’était compliqué, a-t-il reconnu. Il y a eu la COVID, beaucoup de bons joueurs qui sont arrivés, ce qui m’a mis des bâtons dans les roues. »
Résultat des courses, Thierry Henry ne l’a pas employé une seule minute.
« J’ai travaillé fort et je sens que ça m’a permis d’avancer. J’ai mis les bouchées doubles et je sentais que j’atteignais un autre niveau, que je progressais dans mon jeu.
« Ça m’a aidé à me forger mentalement. Ce n’est pas toujours tout beau, tout rose, parfois il y a des moments plus bas, mais en travaillant, ta chance va venir. »
Pis encore, sa saison a pris fin en octobre quand un surplus d’os près du tendon d’Achilles a nécessité une chirurgie. Ce n’est qu’au début du mois de mars dernier qu’il a rechaussé les crampons.
NOUVELLE POSITION
Malgré son talent comme milieu de terrain, Wilfired Nancy a vu quelque chose en lui et l’a positionné dans le couloir droit quand Zachary Brault-Guillard s’est blessé.
Au retour de son compatriote, Choinière n’a fait que changer de couloir en se retrouvant à gauche.
« J’ai pu prouver à droite qu’il pouvait me faire confiance et que ça permettait de croire que je pouvais faire la même chose à gauche. »
D’ailleurs, l’arrivée de Nancy n’est pas étrangère à l’essor de Choinière puisque les deux hommes se connaissent depuis l’Académie.
« C’est un coach dont je connais la philosophie et les principes de jeu, c’est un style de jeu qui me convient.
« Ça m’a donné des ailes, j’avais tout à prouver parce qu’il y avait de nouveaux joueurs et que je revenais d’une blessure, mais je repartais avec les bonnes idées et ça m’a aidé à me rassurer sur certains aspects mentaux. »
BEAU COMPLIMENT
Récemment, Patrice Bernier y est allé d’un gazouillis qui a surpris Choinière en plus de lui faire plaisir.
L’ancien capitaine de l’Impact mentionnait qu’il voyait en Choinière un futur capitaine de l’équipe.
« Je ne suis pas vraiment les réseaux sociaux, mais quand on m’en a parlé, je me suis senti choyé. Ça reste dans un coin de ma tête. Ce n’est pas mon objectif premier en ce moment, mais c’est réalisable. »
Il ne faut pas oublier qu’il n’a que 22 ans, mais avec la maturité qu’il affiche et surtout grâce à sa confiance tran
quille, il pourrait effectivement être un bon candidat au poste de capitaine dans quelques saisons. C’est le genre de joueur qui prêche par l’exemple sur le terrain, que ce soit à l’entraînement ou pendant les matchs.
CORRECTIONS
Pour le moment, Mathieu Choinière entend surtout poursuivre sa progression et il sait quelles sont les facettes de son jeu qu’il doit améliorer. Il entend surtout parfaire son jeu près des deux filets afin d’améliorer son efficacité.
« Dans les derniers tiers, défensivement je dois mieux gérer les un contre un, moins me faire déborder et gratter plus de ballons dans les pieds des adversaires.
« Offensivement, je dois plus déborder pour éliminer l’adversaire et apporter des bons centres et être plus décisif. Des fois, il me manque le petit coup de reins pour aller chercher le terrain qu’il me faut. »