Le réseau public gagne du terrain
La proportion d’adolescents qui le fréquentent atteint un sommet en dix ans
Alors que la période de magasinage des écoles secondaires bat son plein, le réseau public continue de gagner du terrain. Près de 80 % des adolescents québécois fréquentent une école publique, un sommet depuis dix ans.
La proportion d’élèves du secondaire qui franchissent les portes d’un établissement public est en hausse constante depuis cinq ans (voir encadré). De 78,8 % en 2016-2017, elle est maintenant de 79,5 %, selon les données du ministère de l’Éducation. Il faut remonter à 2010-2011 pour trouver un chiffre plus élevé.
La hausse se fait sentir dans plusieurs régions, dont celle de la Capitale-Nationale, alors qu’à Montréal, la situation est demeurée stable au cours de cette période.
« EXCELLENTE NOUVELLE »
À la Fédération des centres de services scolaires du Québec, on se réjouit de cette « excellente nouvelle ». Sa présidente-directrice générale, Caroline Dupré, croit que le réinvestissement en éducation des dernières années donne des résultats. « On a de bons services d’encadrement et de soutien », affirme-t-elle.
La multiplication des programmes de sportsarts-études, des concentrations et des profils de toutes sortes a aussi contribué à redorer le blason du public auprès des parents, selon elle.
Au fil des ans, les centres de services scolaires ont d’ailleurs assoupli leurs règles afin que les élèves puissent choisir leur école secondaire en fonction de leurs intérêts plutôt que de leur lieu de résidence, ajoute Mme Dupré.
Cette multiplication de programmes particuliers entraîne néanmoins son lot d’effets pervers, que des écoles publiques tentent de contrer (voir autre texte).
AU MAXIMUM DE LEUR CAPACITÉ
Malgré la hausse de fréquentation dans le réseau public, la popularité des écoles privées est toutefois loin de s’essouffler, bien au contraire, indique David Bowles, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés.
Plusieurs écoles étant remplies au maximum de leur capacité, elles ne peuvent tirer profit de la hausse du nombre d’élèves au secondaire, contrairement au réseau public où les projets d’agrandissement et de construction de nouvelles écoles sont financés par Québec, explique-t-il.
« On n’a pas de nouvelles écoles ou de nouvelles installations, alors qu’on voit une forte augmentation démographique dans certaines régions », affirme M. Bowles.
Dans plusieurs écoles privées, les places disponibles pour les nouveaux élèves de première secondaire se comblent de plus en plus rapidement, ajoute celui qui est aussi directeur du Collège Charles-Lemoyne, situé sur la Rive-Sud de Montréal.
« Dans mon cas, il y a cinq ans, ça prenait quelques semaines avant qu’on ait une liste d’attente. Cette année, à partir du moment où on a ouvert les inscriptions à la population en général, c’était le cas après dix minutes », lance-t-il.
Des écoles remplies à craquer existent toutefois aussi dans le réseau public. Dans certains secteurs de Québec, des écoles n’acceptent plus les élèves qui ne proviennent pas de leur bassin, puisqu’elles sont déjà pleines.