La défense estime que les bandes vidéo sont non concluantes
Un accusé du meurtre d’un jeune homme en pleine rue ne devrait pas être reconnu coupable parce qu’aucun témoin n’est capable d’affirmer qu’il aurait porté le coup fatal et que les bandes vidéo ne sont pas concluantes, estime son avocate.
« On dit souvent qu’une image vaut 1000 mots, mais une image morcelée, ça ne vaut pas grand-chose, a affirmé Me Marie-Hélène Giroux. Sur la foi de cette bande vidéo, est-ce que vous pouvez être convaincu hors de tout doute raisonnable que Maxime Chicoine-Joubert est l’auteur du crime ? Je vous soumets que non, on ne voit rien. »
L’avocate de la défense est venue remettre en doute la fiabilité de la preuve présentée par la Couronne contre son client, au palais de justice de Montréal.
Chicoine-Joubert est accusé du meurtre prémédité de Simon-Olivier Bendwell, une « victime innocente », selon Me Katherine Brabant, dans sa déclaration d’ouverture aux membres du jury.
Le drame est survenu le 28 juillet 2019. Le jeune homme de 18 ans aurait eu le malheur de croiser l’accusé aux intersections des boulevards De Maisonneuve et SaintLaurent, avait indiqué Katherine Brabant.
CAMÉRA DE SURVEILLANCE
Des images de caméras de surveillance montrant la scène de l’altercation ont été présentées au jury dans le cadre du procès.
Or, la bande vidéo n’est pas complète en raison de bogues techniques, ce qui fait en sorte que le coup de couteau fatal infligé à la victime n’a pas été enregistré.
« La scène de crime n’est pas représentée fidèlement, il manque des images. [...] Il y a beaucoup d’éléments qui ne sont pas visibles, presque le tiers », a soutenu en défense Marie-Hélène Giroux.
À un moment, sur les images, on voit Chicoine-Joubert s’en prendre physiquement à un ami de la victime, Alexandre Fitchev.
« Mais vous ne le voyez pas toucher, frapper, s’approcher de Simon-Olivier Bendwell. [...] On ne voit pas le coup de couteau, on ne voit pas qui est l’auteur ni le moment où le coup est porté », a martelé l’avocate, rappelant que les témoins de la scène n’ont pas vu de couteau dans la main de son client et que celui-ci a témoigné ne pas avoir été armé.
Si le jury en venait à déterminer que l’accusé est bel et bien celui qui a poignardé la victime, il est impossible qu’il en ait eu l’intention, alors qu’il était fortement intoxiqué ce soir-là, a aussi indiqué Me Giroux.
«Ilaun black-out [...]. Il a témoigné avoir consommé beaucoup d’alcool », a-t-elle rappelé, ajoutant que Chicoine-Joubert avait aussi pris de la cocaïne.