Le « roi des clowns » veut la prison de fin semaine
L’ex-ambulancier a agressé deux patientes dans une ambulance
Un ex-ambulancier qui s’autoproclamait « le roi des clowns » et qui a agressé sexuellement deux patientes pendant leur transport à l’hôpital espère s’en sortir avec 90 jours de prison les fins de semaine, malgré le traumatisme vécu par les deux femmes.
« J’avais pleine confiance en vous, mais en très peu de temps, cette confiance a été brisée. Psychologiquement, cette journée-là, vous m’avez détruite », a lancé une des victimes à Sylvain Depairon, hier au palais de justice de Montréal.
Depairon, qui est aussi clown amateur, travaillait pour Urgences-Santé en 2017 quand il s’en est pris d’abord à une non-voyante, puis à une femme qui souffrait de troubles mentaux.
Les deux fois, l’accusé de 60 ans a attendu que sa victime soit attachée à la civière, comme le veut la procédure, avant d’assouvir ses bas instincts.
« C’était des victimes d’une extrême vulnérabilité, on parle d’attouchements répétés dans le cas de l’une d’elles », a expliqué Me Camille Boucher de la Couronne en réclamant de 20 à 24 mois d’incarcération.
VICTIMES MARQUÉES
C’est que les victimes ont été profondément marquées par les crimes de Depairon.
« J’ai de la misère à faire confiance aux professionnels. Les cauchemars et la peur me reviennent », a affirmé l’une des victimes, tandis que la seconde affirme par la suite avoir vécu de l’anxiété à la vue d’une ambulance.
Depairon, de son côté, s’est abondamment excusé pour ses crimes en demandant pardon pour ses « actes disgracieux et inopportuns » qui lui ont coûté son poste d’ambulancier, mais aussi son autre emploi de clown amateur.
« C’est un homme démoli qui a perdu la vie qu’il avait, il a perdu son emploi, ses amis, sa réputation, a plaidé son avocat, Me Mike Junior Boudreau. Il n’était pas devenu ambulancier pour agresser sexuellement des proies, mais pour sauver des vies. Les crimes n’étaient pas planifiés, c’était une pulsion sexuelle qu’il souhaite traiter. »
DES VIES DÉMOLIES
En plus de 90 jours de prison les fins de semaine, la défense propose aussi 240 heures de travaux communautaires.
Le juge David Simon a toutefois rappelé que si la vie de Depairon s’est écroulée, il en était de même pour les victimes.
Et dans leurs cas, la faute revenait à l’agresseur.
« C’est important de le dire », a-t-il conclu, en annonçant qu’il rendra sa sentence en décembre.