Les coopératives sont venues par défaut
Il n’y avait pas d’autre plan pour assurer le sauvetage
La création des coopératives pour sauver les journaux de Groupe Capitales Médias de la faillite en 2019 n’était pas le premier choix envisagé.
Louis Tremblay, président du conseil d’administration de la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), y est allé avec une révélation surprenante hier devant la juge Line Lanseigne du Tribunal administratif du travail du Québec.
« Moi, personnellement, je n’étais pas très favorable aux coopératives. Ce n’est pas une bébelle que je trouve intéressante en termes de relations de travail. Ce n’était pas mon choix », a-t-il déclaré.
« La première idée, c’était de former un groupe de travailleurs qui aurait pu devenir actionnaire avec un repreneur. Il n’était pas question qu’on forme en premier lieu un groupe pour gérer des journaux », a répondu le témoin qui est chef des nouvelles pour Le Quotidien en plus de siéger au conseil de CN2i.
Le projet des coopératives a évolué « à la petite semaine », selon l’information qui rentrait, a ajouté M. Tremblay. « Il a fallu comprendre que personne n’allait venir nous sauver, c’est là qu’on a commencé à penser à mettre en place des coopératives qui allaient devenir des propriétaires. »
La seule autre proposition est venue de Métro Média, mais elle comportait des coupes qui auraient réduit au minimum les activités des journaux, a-t-il dit.
PROBLÈME DE SOLVABILITÉ
Les problèmes de solvabilité du régime de retraite étaient connus depuis au moins 2015, alors que le déficit dans les caisses était de l’ordre de 60 à 75 M$.
« Il aurait fallu vivre sur la planète Mars pour ne pas s’en rendre compte », a-t-il lancé.
Le président de la Coopérative de solidarité Le Soleil, Jean-François Néron, a affirmé que les syndicats étaient « conscients » de leur devoir de représenter les retraités dans les démarches d’adoption du plan de relance.
« D’ailleurs, c’est ce qu’on a fait. [...] Dans tout ce processus-là, nous avions chacun nos fonctions au syndicat. Je sais pertinemment qu’il y a eu des représentations qui ont été faites. »
Des lettres ont été envoyées directement à la famille Desmarais, selon lui, et au président de la CSN à l’époque, Jacques Létourneau. Cela n’a pas empêché les retraités de subir des pertes de 25 % de leur rente.