Le Journal de Montreal

Un groupe néerlandai­s avale Dorel Sports pour 1 milliard $

Cette vente survient quelques mois après une tentative de privatisat­ion de l’entreprise

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Un congloméra­t des PaysBas met le grappin sur la division de bicyclette­s de l’entreprise québécoise Les Industries Dorel pour 1 milliard $ CA.

La société québécoise a annoncé, hier, avoir signé une entente avec Pon Holdings, spécialisé­e dans le domaine des transports, pour la vente de sa division Dorel Sports, qui commercial­ise des marques comme Cannondale, Schwinn, GT et Mongoose, pour 810 millions $ US.

Ces derniers mois, à la suite de commentair­es de ses actionnair­es, Dorel dit avoir entrepris « un examen approfondi de ses options stratégiqu­es ».

En début d’année, rappelons que l’entreprise avait tenté de se privatiser, mais en vain, notamment en raison du refus de certains actionnair­es minoritair­es.

Une entente de principe avait même été signée avec la firme américaine Cerberus Capital Management.

En novembre 2020, les familles Schwartz et Segel, qui détiennent plusieurs actions dans la compagnie, avaient affirmé qu’elles n’étaient pas intéressée­s par toute autre transactio­n alternativ­e à celle avec Cerberus, y compris la vente de leurs intérêts, la vente de l’un des secteurs d’activité ou la vente d’actifs, peut-on lire dans un article du Journal.

Cette transactio­n pour Dorel Sports devrait rapporter au fabricant de vélos, de meubles et de produits pour enfants 735 millions $ US, soit environ 915 millions $ CA. La direction espère profiter de ce montant pour entre autres « réduire sa dette » et « remettre du capital aux actionnair­es ».

« Notre objectif a toujours été de créer de la valeur pour nos actionnair­es », a indiqué, hier, le PDG, Martin Schwartz. « La cession de la division Dorel Sports représente une occasion unique de dégager de la valeur en tirant parti de la forte demande pour des actifs de taille dans le secteur des bicyclette­s », a ajouté l’homme d’affaires.

Malgré le fait que Dorel figure à la Bourse de Toronto, cette opération n’est pas assujettie à l’approbatio­n des actionnair­es. Le conseil d’administra­tion a approuvé à l’unanimité cette transactio­n, qui devrait être officialis­ée d’ici la fin du premier trimestre 2022, si tout se déroule comme prévu.

Dorel Sports ne détient aucune usine de fabricatio­n de vélos au Québec. Ce sont 1650 travailleu­rs dans le monde qui changeront d’employeur.

« La division Dorel Sports occupe une place importante au sein de notre organisati­on depuis 2004 et nous sommes très fiers du succès mondial qu’elle a remporté », a mentionné M. Schwartz, ajoutant dans un communiqué que cette décision a été « difficile à prendre ».

PLUSIEURS DÉFIS

Pour les prochaines années, Les Industries Dorel souhaite miser sur ses divisions Dorel Maison et Dorel Produits de puéricultu­re pour assurer sa pérennité.

La direction assure ne pas avoir l’intention de vendre d’autres filiales et espère pouvoir réaliser « d’excellents résultats à moyen terme », malgré les défis à venir. Elle n’écarte également pas la possibilit­é de réaliser des acquisitio­ns « complément­aires créatrices de valeur ».

Comme plusieurs entreprise­s, Dorel dit devoir faire face à diffé

rents enjeux, notamment en raison de la pandémie, de la rareté de la main-d’oeuvre et en lien avec

l’approvisio­nnement. Ces derniers mois, rappelons que la crise des

conteneurs maritimes a fait exploser les coûts de transport.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Le chef de la direction des Industries Dorel, Martin Schwartz. Le titre de l’entreprise qu’il dirige a clôturé à 21,09 $ CA, hier, à la Bourse de Toronto. Il s’agit d’une hausse de 102 % par rapport à la précédente session, vendredi.
PHOTO D’ARCHIVES Le chef de la direction des Industries Dorel, Martin Schwartz. Le titre de l’entreprise qu’il dirige a clôturé à 21,09 $ CA, hier, à la Bourse de Toronto. Il s’agit d’une hausse de 102 % par rapport à la précédente session, vendredi.

Newspapers in French

Newspapers from Canada