Le Journal de Montreal

Une forte pression sur les collègues

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Déjà surchargés par la tâche, les inhalothér­apeutes doivent encadrer leurs jeunes collègues durant plus de six mois avant qu’ils deviennent autonomes.

« Ça met beaucoup de pression sur le réseau à l’interne. On ne veut pas que le jeune commette une faute, alors on l’accompagne », témoigne anonymemen­t une inhalothér­apeute d’expérience en Estrie.

« Mais on devrait les orienter, pas les former », dit-elle.

Comme dans toute profession, l’apprentiss­age sur le terrain fait partie de la formation. Or, des finissants doivent être supervisés pendant plus de six mois avant d’être autonomes, a-t-on rapporté au Journal.

« Il y a beaucoup de lacunes et il faut pallier ce manque sur le terrain, ajoute un inhalothér­apeute de la région de Québec. Des fois, il faut fermer les yeux et leur faire confiance. »

TROP CHARGÉ

D’ailleurs, une jeune inhalothér­apeute avoue que la formation est trop condensée.

« Des fois, c’est surchargé. La matière passe rapidement, dit celle qui travaille depuis deux ans en Montérégie. Parfois, j’aurais été plus à l’aise si j’avais eu plus de formation. Et ça aurait été moins stressant. »

Cette dernière n’a toutefois pas été témoin de cas grave où la vie du patient était en danger en raison d’une erreur d’un inhalothér­apeute.

Évidemment, cette responsabi­lité

s’ajoute au poids des profession­nels plus expériment­és, qui sont déjà débordés par la tâche, dans un contexte de pénurie de personnel.

« On ne devrait pas avoir à s’inquiéter pour le jeune collègue. Si on le sent inconforta­ble, on ne le laisse pas seul. Si on pense que c’est dangereux, on ne le laisse pas aller », dit une profession­nelle.

RECRUTEMEN­T DIFFICILE

Pour eux, il est évident que la formation doit être rehaussée, sans quoi le recrutemen­t continuera d’en souffrir.

« On réalise qu’on se fait prendre tous les bons candidats, qui vont vers le baccalauré­at en soins infirmiers, constate un inhalothér­apeute. Les jeunes aujourd’hui veulent aller à l’université. »

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