Grande envolée de ballons pour Romane
Proches et inconnus soulignent le 17e féminicide de 2021
Amis, proches, de même que des dizaines d’inconnus qui en ont simplement ras le bol de la violence conjugale ont envoyé un nuage de ballons dans les airs hier en mémoire de la 17e victime de féminicide depuis le début de l’année au Québec.
« C’est important qu’on en parle. Et de montrer que la population en a assez. On ne peut pas continuer à ne rien faire », a lancé Josiane Boucher, instigatrice de cette envolée de ballons.
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, sous un soleil brillant, au sommet du Mont-Royal en souvenir de Romane Bonnier. La femme de 24 ans aurait été poignardée à mort, mardi, dans un contexte de violence conjugale selon la police de Montréal. François Pelletier, 36 ans, a été accusé de meurtre prémédité.
« Quand un homme souffre, tout le monde en souffre autour : les proches, les enfants et les femmes. Il faut que ça arrête. Personne ne mérite ça », a témoigné Malcom Fraser, qui ne connaissait pas la victime.
Avec la pandémie qui s’étire, l’arrivée du temps froid et des longues journées sans ensoleillement, les prochains mois seront particulièrement difficiles, avertit la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. Elle craint que cela laisse plusieurs femmes vulnérables dans leur milieu qui pourraient se replier sur elles-mêmes.
« Notre défi en ce moment c’est de faire sentir à nos proches que nous sommes là pour eux. Si on n’a pas de nouvelles d’une personne, allons de l’avant en n’hésitant pas à demander comment ça va et en étant présents », conseille la psychologue.
L’AFFAIRE DE TOUS
C’est que les 17 femmes qui ont été assassinées dans un contexte conjugal depuis le début de l’année au Québec démontrent clairement que ce type de violence peut toucher tout le monde, estime Claudine Thibaudeau, responsable du soutien clinique pour SOS violence conjugale.
« Elles étaient de toutes les origines. Des femmes immigrantes, des autochtones, des personnes âgées, d’autres plus jeunes. La violence conjugale, ça nous concerne tous », a-t-elle dit.
La travailleuse sociale se réjouit d’ailleurs que davantage de voix s’élèvent au Québec afin de dénoncer la violence faite aux femmes.
« Plus les gens seront en mesure de reconnaître la violence, plus on va faire changer les choses », a insisté Mme Thibaudeau.